A quelques jours du débat parlementaire consacré à la taxe sur le CO2, les entreprises suisses ont voulu présenter un bilan très positif de la politique en place.
Concrètement, les entreprises concluent un contrat avec la Confédération sur un taux d'émission maximum. Si elles n'atteignent pas ce taux, elles touchent de l'argent. C'est le cas de EMS Chemie de la famille Blocher, qui, selon la presse dominicale, aurait reçu sept millions de francs sur cinq ans.
Des objectifs remplis, selon Economiesuisse
Président de l'Agence de l'énergie pour l'économie et chef économiste à Economiesuisse, Rudolf Minsch a vanté le système en place : "C'est gagnant-gagnant pour tout le monde. Avec les bonnes incitations, le système fonctionne".
Les objectifs fixés par la Confédération visaient une réduction des émissions à 91,6% pour 2022. Pour les près de 4000 entreprises qui ont conclu une convention, les émissions ont d'ores et déjà diminué à 88,3%.
"Un échec complet" pour Robert Cramer
Pourtant, cette politique est un échec, selon le conseiller aux Etats écologiste Robert Cramer: "Cela fait longtemps qu'on sait que cela ne marche pas. Il y a beaucoup trop de ces certificats d'émissions sur le marché, ils sont beaucoup trop bon marché et finalement, ce n'est pas une contribution à la lutte contre le réchauffement climatique."
"La preuve que cela ne fonctionne pas, c'est qu'on voit que la pollution augmente en Suisse et dans le monde", poursuit l'élu genevois. "Il faut donc passer à autre chose et que tout le monde se fixe très clairement des limites; des limites dans la façon dont on chauffe les bâtiments, dans l'énergie qu'on utilise pour se déplacer."
Les lobbys économiques et les défenseurs de l'environnement s'affronteront sur la question dès la semaine prochaine aux Chambres fédérales.
Rouven Gueissaz/jc