Moritz Leuenberger a lancé ce plaidoyer dans un entretien
accordé à la Südostschweiz am Sonntag . Fin 2008, le Conseil fédéral a défini
les grandes lignes pour le développement de l'infrastructure
ferroviaire (ZEB 2).
Pour Rail 2030, il est en train d'élaborer deux variantes devisées
respectivement à 21 et 12 milliards. Elles seront mises en
consultation au printemps 2010. En tant que ministre des
infrastructures, Moritz Leuenberger serait même favorable à une
troisième variante, qui engagerait encore davantage de moyens.
S'endetter pour le rail
Cela peut donner l'impression «que je suis un ministre des
transports à la gourmandise sans bornes». Mais il y a de nombreux
besoins «impératifs» formulés par les cantons, par exemple la
troisième voie entre Genève et Lausanne.
Le socialiste se dit préoccupé que l'on veuille autant économiser
dans des tâches étatiques aussi importantes que les infrastructures
ferroviaires. C'est pourquoi les ministres européens des transports
exigent maintenant que les dépenses d'infrastructures soient
exclues des mesures d'économies.
L'assainissement des finances fédérales est une requête légitime
et juste. Il ne faut pas laisser de dettes aux générations futures.
«En revanche, je trouve légitime de s'endetter pour des
investissements dans les infrastructures», a dit Moritz
Leuenberger.
ats/sbo
Plus de 3 milliards pour entretenir le réseau...
Interrogé sur l'entretien du réseau des CFF et sur les perturbations de trafic qui y sont liées, le conseiller fédéral a indiqué que l'on fait tout pour que les chemins de fer ne soient pas «laissés à l'abandon». Il y a des indices de certains retards dans l'entretien. «Nous devons nous battre pour que cela soit corrigé».
Pour 2011 et 2012, les CFF exigent plus de 3 milliards de francs pour couvrir le retard à combler dans les infrastructures. Moritz Leuenberger se base sur ces calculs des CFF. Mais il s'agit ensuite de négocier un compromis politique qui intègre aussi d'autres réalités.
...et autant pour la caisse de pensions des CFF
S'agissant du trou dans la caisse de pensions des CFF, la Confédération, en tant qu'ancien employeur, doit assumer toute la responsabilité des conséquences du transfert des CFF en dehors du giron de l'administration fédérale, a dit le socialiste.
En juin, le Conseil fédéral a décidé de verser 1,15 milliard de francs pour l'assainissement de la caisse de pension. Comme cette somme ne suffira vraisemblablement pas, les CFF, les employés et les retraités de l'ex-régie devront aussi passer à la caisse.
Fin 2008, la sous-couverture de la caisse de pensions s'élevait à environ 3 milliards de francs. Aux yeux de Moritz Leuenberger, la Confédération devrait s'acquitter de ces 3 milliards: «Je trouverais cela logique et juste».