En 2015, la consommation de tabac a occasionné des coûts médicaux directs à hauteur de trois milliards de francs. Il s'agit de frais engagés pour le traitement des maladies liées au tabac, affirme l'Association suisse pour la prévention du tabagisme (AT). Elle cite une nouvelle étude de la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW).
Le coût du traitement du cancer s'élève à 1,2 milliard de francs, celui des maladies cardiovasculaires à un milliard de francs et celui des maladies pulmonaires et respiratoires à 0,7 milliard de francs, détaille l'étude. Ce montant correspond à 3,9% des dépenses totales de santé de la Suisse en 2015.
La consommation de tabac engendre en outre des coûts résultant de décès prématurés ou de maladies qui peuvent parfois durer des années et qui sont difficilement mesurables en francs, relève l'AT.
Plus meurtrier que la route
En 2015, la consommation de tabac en Suisse a causé au total 9535 décès, soit 14,1% de tous les décès enregistrés cette année-là. Un peu moins des deux tiers (64%) des décès liés au tabagisme ont été enregistrés chez les hommes.
La majorité de ces décès (44%) sont dus au cancer. Les maladies cardiovasculaires et les maladies pulmonaires et respiratoires sont d'autres causes courantes de décès, à raison de 35% et 21%. A titre de comparaison: la même année, 253 personnes sont mortes dans des accidents de la route et 2500 personnes à cause de l'épidémie annuelle de grippe.
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ats/cab
Les fumeurs de 35 à 54 ans meurent quatorze fois plus souvent d'un cancer du poumon que les hommes du même âge qui n'ont jamais fumé, relève encore l'AT. Elle précise que l'étude s'appuie sur des données complètes et détaillées collectées durant plus de 24 ans.
Le tabagisme est le principal facteur de risque de nombreuses maladies cardiaques et pulmonaires. Chez les hommes de 35 ans et plus, ce sont plus de 80% des cancers du poumon qui sont directement liés au tabagisme.
En faire une priorité politique
Pour ses auteurs, l'étude prouve que la réduction du tabagisme est la principale priorité de la politique de la santé. Les chiffres concernant le risque relatif de décès chez les ex-fumeurs montrent en outre que l'arrêt du tabac permet de réduire drastiquement les risques.
Dans l'échantillon d'ex-fumeurs qui ont été étudiés, le risque de décéder de l'une des maladies liées au tabac est en effet beaucoup plus faible que celui des fumeurs. Chez les ex-fumeurs âgés de 35 à 54 ans, le risque de mourir d'un cancer du poumon est quatre fois plus élevé que chez les hommes qui n'ont jamais fumé.