Dans la campagne pour les fédérales, le PLR Suisse mise sur une vaste opération de porte-à-porte. Dans chaque canton, des candidats et des militants iront sonner chez des citoyens pour tenter de les convaincre de voter pour leur parti. "Les gens décrivent le PLR comme distant. On veut casser cette image, car nous ne le sommes pas", affirme Floriane Wyss, responsable pour les cantons latins au PLR Suisse. Durant cet été, elle a formé des cadres locaux du PLR romand, notamment en Valais.
Les équipes n’iront pas sonner au hasard. Un algorithme développé par l’institut gfs.bern permet de déterminer dans quelles rues le parti aura le plus de chance de trouver de nouveaux électeurs. Le but n’est pas forcément d’aller visiter les quartiers qui votent déjà PLR. "Pour ce genre de personnes, il n’y a pas besoin de faire quelque chose. Si quelqu’un a voté pour le PLR en 2015, il y a 80% de chance qu’il vote à nouveau pour le PLR", explique Lukas Golder, codirecteur de l’institut gfs.bern qui a développé l’algorithme. Le parti cible plutôt de nouveaux électeurs, comme les jeunes ou des personnes peu intéressées à la politique.
L’algorithme se base sur un grand sondage parmi les sympathisants libéraux-radicaux qui a permis d’établir un "portrait-robot" sociologique d’un électeur du parti. En comparant ce profil avec des données de l’Office fédéral de la statistique et des résultats d’anciennes votations, l’institut gfs.bern a pu déterminer les rues où de "potentiels" nouveaux électeurs pourraient habiter.
Le même logiciel que Macron
Lorsqu’ils sont sur place, les militants PLR posent plusieurs questions aux personnes visitées. Ils demandent par exemple pour quel parti celles-ci ont voté lors des dernières élections. Les réponses sont enregistrées dans une application nommée Ecanvasser, utilisée notamment lors de la campagne d’Emmanuel Macron. En comparant ces données avec les prédictions de l’algorithme, le parti espère affiner son modèle et l’utiliser pour de prochaines campagnes. Si les personnes visitées donnent leur autorisation écrite, un mail ou une adresse sont également enregistrées.
Avec une dizaine de militants locaux, Swen Luyet, le président du PLR Savièse (VS), a testé la méthode dans un quartier de villas excentrées sur les hauts de la commune. En une heure, son équipe a pu contacter une douzaine de citoyens seulement car beaucoup des personnes étaient absentes. Si les réactions étaient "positives", Swen Luyet se demande si l’effort n’est pas disproportionné. "Peut-être faudrait-il essayer plus au centre de Savièse, dans des blocs d’habitation plus condensés. Comme ça nous serons plus efficaces."
Pierre Nebel