La Suisse manque d'organes pour sauver des vies. L’année dernière, 68 personnes sur liste d'attente sont décédées avant de recevoir une transplantation.
L'initiative populaire souhaite que toute personne majeure soit considérée comme un donneur potentiel sauf si elle s'y est opposée de son vivant. Ce modèle dit d'opposition devrait être inscrit dans la Constitution.
Actuellement, le don d’organes est envisagé si la personne décédée y a consenti de son vivant. Si elle n’a pas exprimé sa volonté, il incombe aux proches de décider. Dans cette situation difficile, environ 60% refusent le don.
Le Conseil fédéral soutient le modèle de l'initiative "sur le fond". Il souhaite raccourcir le temps d’attente pour une transplantation d’organes et sauver ainsi des vies. Les expériences faites dans plusieurs pays européens montrent que les dons d’organes augmentent avec ce modèle. En Suisse aussi, le potentiel disponible pourrait être mieux exploité en changeant de système.
Davantage de place pour les proches
Le gouvernement ne veut toutefois pas d'un modèle où les proches ne seraient pas consultés. Avec son projet, les personnes ne souhaitant pas donner leurs organes après leur mort devront l’indiquer expressément. Un nouveau registre permettra aux personnes d’annoncer leur refus en toute simplicité.
Il s’agit par ailleurs de bien informer la population sur cette nouvelle réglementation et sur le droit à s’opposer au don d’organes. Si la volonté du défunt n’est pas clairement établie, les proches continueront d’être consultés. Ils pourront s’opposer à un prélèvement d’organes si cette décision respecte la volonté présumée du défunt.
La nouvelle réglementation s’appliquera aux personnes de 16 ans et plus vivant en Suisse. Les conditions requises pour un don ne changeront pas: seules les personnes en état de mort cérébrale à l’hôpital suite à une lésion cérébrale ou à un arrêt cardio-circulatoire entrent en ligne de compte. Un don d’organes par des personnes décédées chez elles ou en dehors d’un hôpital est impossible.
ats/ther