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Ignazio Cassis: "L'ONU ne doit pas devenir un salon de discussion inutile"

Ignazio Cassis : "On est ici pour souligner l'importance du multilatéralisme"
Ignazio Cassis : "On est ici pour souligner l'importance du multilatéralisme" / 19h30 / 4 min. / le 16 septembre 2019
Présent lundi à Genève pour célébrer les 100 ans du multilatéralisme, Ignazio Cassis a admis dans le 19h30 qu'il n'avait pas toujours été tendre avec le système onusien. "L'ONU ne doit pas devenir un salon de discussion inutile", a déclaré le conseiller fédéral.

"C'est juste, je ne suis pas tendre avec l'ONU, mais c'est parce que je l'aime", affirme le ministre des Affaires étrangères. "Si nous avons besoin du multilatéralisme et nous avons besoin de l'ONU, il faut que l'ONU soit efficace, efficiente, performante."

Ignazio Cassis s'est rendu lundi à Genève afin de signer une déclaration conjointe avec les autorités locales ancrant le soutien de la Suisse et de Genève envers le multilatéralisme. Ce mode de concertation entre plus de deux partenaires internationaux fête ses 100 ans avec la commémoration de la création de la Société des Nations (SDN) dans la ville du bout du lac en 1919.

"Les organisations que nous avons le privilège d'accueillir fournissent un travail indispensable à la construction d'un monde meilleur, au bénéfice de toutes et tous", indique le document paraphé à Genève.

>> Le point dans le 19h30 :

Ignazio Cassis réaffirme l'engagement de la Suisse en faveur du multilatéralisme et de la Genève internationale
Ignazio Cassis réaffirme l'engagement de la Suisse en faveur du multilatéralisme et de la Genève internationale / 19h30 / 1 min. / le 16 septembre 2019

Donald Trump n'est que le reflet de l'époque que nous vivons

Ignazio Cassis, conseiller fédéral

Evoquant les dangers auxquels fait face le multilatéralisme, Ignazio Cassis souligne dans le 19h30 que le président américain Donald Trump, comme d'autres chefs d'Etat, "n'est que le reflet de l'époque que nous vivons." "C'est une époque multipolaire, plusieurs Etats sur la planète ont une envie immédiate de se montrer protectionnistes, nationalistes, de jouer le rôle de 'prima donna' et de ne pas trop se préoccuper des autres", analyse le PLR tessinois.

Il rappelle également l'importance des défis technologiques et scientifiques "qui touchent toute la société et qu'un seul Etat, même le plus gros, n'est pas en mesure de résoudre seul". "La Genève internationale doit se préparer à ces futurs défis et être 'fit'  ('en forme', ndlr) face à la concurrence internationale", estime le conseiller fédéral.

Les représentants de la Suisse, du canton et de la ville de Genève ont d'ailleurs mentionné lundi soir l'ambition pour la Genève internationale de devenir "le principal centre de gouvernance mondiale" sur les questions émergentes comme le numérique. Les trois collectivités ont lancé cette année la fondation "Geneva Science and Diplomacy Anticipator" (GESDA) pour rapprocher le monde scientifique de celui de la diplomatie.

S'il y a une méfiance envers moi, elle n'est pas basée sur une lecture correcte de la réalité

Ignazio Cassis, conseiller fédéral

"Si (dans la Genève internationale) il y a une méfiance envers moi, elle n'est pas basée sur une lecture correcte de la réalité, mais sur des préjugés", déclare par ailleurs Ignazio Cassis, revenant sur les turbulences autour de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Pour rappel, le ministre avait estimé l'an dernier que l'UNRWA constituait un obstacle à la paix au Proche-Orient, dans une interview à la presse alémanique. Ces propos - qui devaient servir à "lancer le débat" selon lui - avaient soulevé un tollé.

La Suisse est également l'un des rares Etats à avoir suspendu son financement de l'UNRWA après des accusations de dysfonctionnements visant l'organisation et son chef Pierre Krähenbühl. "La Direction du développement et de la coopération a suspendu les versements à l'UNRWA uniquement pour la phase d'éclaircissement des suspicions de mauvais management de cette agence. Mais nous n'avons pour l'instant suspendu aucun versement qui aurait dû être fait", précise Ignazio Cassis.

La contribution annuelle de la Suisse à l'UNRWA pour 2019, 22,3 millions de francs, avait déjà été versée, a précisé cet été le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Mais pendant la durée de l'enquête, le DFAE a décidé de suspendre toute contribution additionnelle.

>> Lire : La Suisse suspend ses paiements à l'UNRWA après un rapport accablant

Propos recueillis par Philippe Revaz

Adaptation web de Tamara Muncanovic

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La Suisse candidate à un siège au Conseil de sécurité

Après la signature de la déclaration conjointe avec les autorités genevoises, Ignazio Cassis a participé lundi soir à une conférence publique lors de laquelle un numéro spécial des documents diplomatiques suisses sur le multilatéralisme a été dévoilé.

Cent ans après la création de la SDN, le conseiller fédéral va porter la candidature suisse à un siège au Conseil de sécurité de l'ONU pour 2023-2024. "Je suis presque sûr que nous allons surmonter tous les obstacles", aussi bien extérieurs qu'intérieurs, a affirmé lundi soir le Tessinois.
(ats)