Cela fait plusieurs mois que les émissaires suisses travaillent pour mettre en oeuvre ce nouveau canal bancaire. Son nom, le Swiss Humanitarian Trade Arrangement. Humanitaire car il ne concernerait que les entreprises qui produisent de la nourriture et des médicaments.
Novartis, Roche ou encore Nestlé font partie des rares marques suisses qui sont restées en Iran malgré les sanctions. Mais pour combien de temps encore? Le commerce est très difficile, car les banques n’acceptent plus d’argent venant d’Iran. Une catastrophe pour ces entreprises historiquement actives dans le pays.
Un système de troc
Elahe Alavi est directrice pour l’Iran de Jansen, une filiale de l’américain Johnson and Johnson, qui possède une production en Suisse. Elle attend ce canal bancaire avec beaucoup d'espoir: "A cause de l’absence de canal bancaire, la quantité de médicaments qui entre dans le pays est très limitée. C’est pourquoi nous devons très rapidement trouver une solution pour mettre en place une solution alternative pour faire entrer les produits. Et tant que ce canal n’existe pas, les entreprises vont souffrir".
Les entreprises souffrent, mais surtout la population iranienne est affectée par cette pénurie. La Suisse est donc en discussion avec les banques, les firmes, mais aussi les Etats-Unis et l’Iran pour les convaincre d’ouvrir une brèche humanitaire dans ce blocus. Elle propose ainsi une alternative à l'Instex, le système de troc imaginé par les Européens pour contourner les sanctions, qui est pour l'heure au point mort. Les discussions sont bien avancées, mais selon le Secrétariat à l'économie, elles n'ont pas encore permis d'activer le mécanisme.
Anouk Henry/jfe