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Action de solidarité pour les deux otages suisses

L'envoi de nombreuses cartes constituerait un signal fort, estime Bruna Hamdani.
L'envoi de nombreuses cartes constituerait un signal fort, estime Bruna Hamdani.
Alors que Rachid Hamdani et Max Göldi sont retenus depuis plus de 500 jours en Libye, leurs familles et Amnesty International ont lancé jeudi une campagne de solidarité. Elles invitent la population à exprimer son soutien par des cartes postales et par internet.

«A bientôt en Suisse/ Auf bald in der Schweiz», peut-on lire sur
les cartes. Celles-ci seront envoyées directement aux deux Suisses,
à la mission helvétique à Tripoli, précise la Section suisse
d'Amnesty International (AI).



«Au moment où ils viennent d'être condamnés à une peine de prison
ferme et vont devoir faire face à de nouveau procès, il est
essentiel que la population suisse exprime sa solidarité et demande
le retour des deux Suisses», indique l'ONG.



Des bougies peuvent en outre être «allumées» et des messages personnels adressés
directement aux deux Helvètes via le site internet de
l'organisation. Quelques heures après l'activation de ces outils
électroniques, plus de 1000 flammes «brûlaient» déjà, selon
Amnesty. Jeudi soir, de nombreux messages Twitter d'encouragement
avaient également déjà été envoyés aux otages.

Un signal aux autorités

Rachid Hamdani et Max Göldi ont été condamnés lundi par la Libye
à 16 mois de prison ferme et à une amende. L'organisation de
défense des droits humains craint «que cette affaire soit motivée
uniquement par des raisons politiques». Pour l'instant, il n'est
toutefois pas prévu de s'adresser directement aux autorités
libyennes, explique la porte-parole d'AI, Manon Schick.



«Le fait de témoigner de sa solidarité via le site internet et les
cartes postales est aussi un signal en direction des autorités
libyennes», explique Manon Schick. Cela leur montre que les regards
des Suisses sont tournés vers Tripoli et qu'elles doivent en tenir
compte».

«Redonner courage et confiance»

Les proches des otages et des militants distribueront les
premières cartes postales vendredi en début d'après-midi à Genève
et à Berne. En Suisse romande, des stands sont prévus durant le
weekend à Fribourg et à Yverdon-les-Bains notamment. Il est
possible de commander les cartes sur le site internet de
l'organisation.



«Beaucoup de gens me demandaient ce qu'ils pouvaient faire pour
aider mon frère», explique Christian Göldi, cité dans le
communiqué. «Lui envoyer une carte de solidarité durant cette
période de l'Avent, et surtout après la terrible nouvelle de la
condamnation à la prison ferme, permettra de lui redonner courage
et confiance dans l'avenir».



Pour l'épouse de Rachid Hamdani, Bruna Hamdani, «si des milliers
de cartes sont envoyées, c'est aussi un signal fort qu'il y a en
Suisse beaucoup de gens qui s'engagent en faveur de leur retour
dans notre pays». Au début du mois, celle-ci avait lancé un appel à
la famille Kadhafi et à sa «capacité de pardon». «Qu'ils nous
rendent nos maris, parce que vraiment, cette chose absurde a trop
duré», avait-elle dit.



ats/bri

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Rappel des faits

Max Göldi, directeur de l'antenne libyenne du groupe ABB, et Rachid Hamdani, un employé d'une entreprise de construction, sont retenus en Libye depuis le 19 juillet 2008. Ils avaient été arrêtés à la suite de l'interpellation du fils du colonel Kadhafi, Hannibal, quelques jours auparavant par la police genevoise.

Les deux hommes avaient ensuite été libérés sous caution avec l'interdiction de quitter le territoire. Les deux otages ont passé par toutes sortes d'espoirs déçus. Le 25 août dernier, ils avaient reçu leurs passeports et leurs visas de sortie, mais n'ont finalement pas été autorisés à quitter le pays.

Pis encore, à la mi-septembre, ils ont été emmenés dans un lieu tenu secret au prétexte de subir un contrôle médical. Ils n'ont été reconduits à l'ambassade de Suisse à Tripoli que le 9 novembre, sans mention d'aucun motif.

Après le jugement de lundi, contre lequel ils peuvent encore faire recours, les deux Suisses doivent recomparaître devant la justice dans une deuxième affaire concernant «l'exercice d'activités économiques sans autorisation». Ce nouveau procès devrait avoir lieu à la mi-décembre, selon une source gouvernementale libyenne anonyme.