Arrêté récemment par les Forces démocratiques syriennes (FDS), le jeune homme de nationalité suisse et espagnole réfute plusieurs soupçons qui pèsent sur lui quant à ses activités au sein du groupe terroriste Etat islamique (EI).
L'interview pour l'émission 10vor10 de la SRF a été négociée avec les FDS, majoritairement kurdes. L'entretien a été réalisé par un journaliste local de confiance. Daniel D., 24 ans, s'y exprime en arabe et en français.
"Naturellement, je veux rentrer en Suisse", déclare-t-il. Un souhait que partagent les quelques djihadistes suisses incarcérés dans le Nord de la Syrie.
"C'est une comédie"
Le djihadiste s'est radicalisé au contact d'un petit groupe de jeunes qui fréquentaient la mosquée du Petit-Saconnex à Genève. Il est ensuite parti rejoindre les rangs de l'EI, en 2015.
Son nom figure sur une liste compilée par Interpol de personnes formées pour organiser et commettre des attentats sur sol étranger. Daniel D. aurait même, selon les milieux du renseignement, appartenu à l'Amni, le service de renseignement interne de l’EI. Le Genevois a ainsi été surnommé le djihadiste le "plus dangereux de Suisse".
"Le plus dangereux de Suisse? C'est une comédie, ça n'est pas possible", lance le djihadiste genevois sur SRF. En Syrie, le binational indique avoir été approché pour commettre une attaque en Suisse, mais il dit dans cette interview avoir refusé. Il raconte aussi avoir suivi une formation de sniper et mené des missions militaires contre le régime du président syrien Bachar al-Asad. Une blessure l'aurait ensuite éloigné du front.
Un retour au pays très peu probable
Après quatre ans dans les rangs de l’EI, Daniel D. dit aujourd’hui vouloir rentrer en Suisse. Ce scénario est toutefois peu réaliste: le Genevois devrait d'abord être libéré par les Kurdes
Quant à un rapatriement, le Conseil fédéral y est fermement opposé. Berne veut ainsi garantir la sécurité de la Suisse. De plus, Daniel D. est un double national: les autorités fédérales pourraient donc lui retirer son passeport à croix blanche afin d'éviter tout retour.
Marc Menichini/gma