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Roman Polanski rejoint sa famille à Gstaad

Deux limousines ont amené Roman Polanski dans son chalet de Gstaad.
Deux limousines ont amené Roman Polanski dans son chalet de Gstaad.
Plus de deux mois après son arrestation à l'aéroport de Kloten, Roman Polanski est arrivé vendredi dans son chalet de Gstaad, où l'attendait sa famille. Le cinéaste franco-polonais de 76 ans est assigné à résidence jusqu'à la décision de la Suisse sur la demande d'extradition des Etats-Unis.

Roman Polanski est arrivé peu avant 13h00. Deux voitures de
police noires, dont l'une transportait le cinéaste, sont arrivées
en convoi et sont entrées directement dans le garage qui donne à
l'intérieur du chalet. Il a été accueilli par sa femme, l'actrice
française Emmanuelle Seigner, et leurs deux enfants, Elvis, neuf
ans, et Morgane, 16 ans. Les dizaines de journalistes du monde
entier qui faisaient le pied de grue pour tenter d'apercevoir le
cinéaste sont donc restés sur leur faim.

Bracelet électronique installé

Quatre policiers avaient été postés autour du bâtiment pour
refouler les curieux, tandis qu'un cordon rouge et blanc et une
barrière de bois délimitent la zone interdite. Roman Polanski avait
été transféré jeudi de la prison de Winterthour, près de Zurich, à
destination d'un lieu tenu secret pour des raisons de sécurité et
de protection de la personnalité.



Auparavant, les conditions posées la semaine dernière par le
Tribunal pénal fédéral (TPF) pour sa remise en liberté sous
assignation à résidence avaient été remplies, a communiqué l'Office
fédéral de la justice (OFJ). Roman Polanski a versé une caution de
4,5 millions de francs et déposé ses papiers d'identité auprès de
la police cantonale zurichoise.



Un dispositif de surveillance électronique a en outre été installé
à son chalet de Gstaad. Il a été activé, de manière à garantir un
contrôle permanent. Une alarme se déclenchera si le cinéaste tente
de fuir ou de retirer son bracelet électronique, explique l'OFJ. Le
dispositif de surveillance ne comprend toutefois pas de
localisation par GPS.

La Suisse garde la caution en cas de fuite

Roman Polanski s'est engagé à ne pas
franchir les limites de sa propriété pendant toute la durée de la
procédure lancée par les Etats-Unis pour obtenir son extradition.
S'il advenait qu'il ne respectait pas ses engagements, la caution
reviendrait à la Confédération, souligne l'OFJ.



Le réalisateur oscarisé du "Pianiste" avait été arrêté le 26
septembre dernier à l'aéroport de Zurich alors qu'il venait
recevoir un prix pour l'ensemble de son oeuvre. Les Etats-Unis
avaient lancé un mandat d'arrêt international contre lui après sa
fuite en Europe avant la fin de son procès à Los Angeles pour des
relations sexuelles avec une adolescente de 13 ans en 1977.

Saturation à Gstaad

Roman Polanski, qui avait plaidé coupable, avait été envoyé en
prison pour évaluation psychiatrique pendant 90 jours. Relâché au
bout de 42 jours par son évaluateur alors que le juge voulait le
renvoyer derrière les barreaux, le cinéaste avait quitté les
Etats-Unis le 1er février 1978, le jour où le jugement devait être
rendu. Il a vécu depuis entre la France et la Suisse. Ses avocats
demanderont l'abandon des charges devant la cour d'appel de
Californie en décembre.



L'assignation du cinéaste dans son chalet de Gstaad a déclenché
une fièvre médiatique dans le prestigieux village enneigé de
l'Oberland bernois, normalement réputé pour la discrétion avec
laquelle il accueille personnalités et grosses fortunes. "On
s'approche lentement d'une certaine saturation", a estimé Roger
Seifritz, directeur de l'Office du tourisme de Gstaad, à la radio
alémanique DRS.



ap/lan

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Décision sur l'extradition dans quelques semaines

Agé de 76 ans, Roman Polanski est en détention extraditionnelle depuis le 26 septembre, date à laquelle il a été arrêté à l'aéroport de Zurich sur mandat américain pour le viol d'une mineure en 1977.

Le Tribunal pénal fédéral a accepté le 25 novembre qu'il demeure en résidence surveillée en attendant que les autorités se prononcent sur la demande d'extradition des Etats-Unis.

La réponse devrait tomber "dans les prochaines semaines", a précisé Folco Galli, sans toutefois dire si ce serait encore avant Noël ou en janvier.