Simonetta Sommaruga: "Les jeunes font bouger les choses sur le climat"

"Les jeunes ont vraiment fait bouger les choses. Je me sens aussi concernée par les paroles de Greta Thunberg et je comprends leur impatience: c'est leur vie, leur futur", explique la cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) lors d'une interview dans La Matinale de la RTS.

Mercredi, le Conseil des Etats a redonné vie à la loi sur le CO2 après son échec au National. La Chambre des cantons a accepté des mesures renchérissant le prix des carburants ainsi qu'une taxe sur les billets d'avion. Le Conseil national examinera le projet après les élections fédérales. Pour tenir les engagements de l'Accord de Paris sur le climat, la Suisse devra réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici à 2030.

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"Un grand pas en avant"

"Je ne pense pas que les mesures qui ont été prises vont répondre à toutes les revendications des jeunes. Mais ce qui a été décidé au Conseil des Etats est quand même un grand pas en avant", estime Simonetta Sommaruga.

Une taxe sur les billets d'avion comprise entre 30 et 120 francs est notamment prévue. "Aujourd'hui, vous pouvez acheter des billets pour Barcelone à 30 ou 50 francs... Comment est-ce que vous voulez convaincre les jeunes de prendre le train s'il coûte deux ou trois fois plus cher? Avec ces taxes, on peut se diriger vers des moyens de transport plus écologiques", assure l'élue bernoise.

"Nous sommes la première génération qui voit les effets du changement climatique et la dernière génération qui peut vraiment faire quelque chose. Je sens cette responsabilité", ajoute-t-elle.

Prix de l'essence à la hausse

Alors que les importateurs de carburants fossiles doivent déjà compenser une partie de leurs émissions de CO2, le Conseil des Etats veut que cette part de compensation atteigne jusqu'à 90%. Ces compensations feront renchérir le prix des carburants, mais la hausse serait limitée à 10 centimes par litre dès 2024, puis à 12 centimes dès 2025.

Une mesure qui pourrait faire grincer des dents. "On ne peut pas, d'un côté, demander aux politiciens de faire quelque chose contre le changement climatique et, de l'autre, nous critiquer dès que nous prenons des mesures. Il faut agir et agir maintenant", martèle la ministre de l'Environnement.

Propos recueillis par Xavier Alonso

Adaptation web: Guillaume Martinez