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La concurrence toujours plus forte pour les événements populaires

La Fête des vignerons n'a pas attiré autant de spectateurs qu'espéré. [Keystone - Cyril Zingaro]
Les événements populaires n’attirent plus / La Matinale / 3 min. / le 27 septembre 2019
Le public semble de plus en plus bouder les grands rendez-vous populaires, plusieurs manifestations n'ont pas fait le plein de spectateurs ces derniers mois.

La liste des manifestations qui n’ont pas obtenu le nombre de visiteurs espérés est longue cette année. Ainsi, la Fête des vignerons n'a pas attiré les spectateurs que les organisateurs attendaient. Même le Paléo Festival de Nyon n'a pas joué à guichets fermés, sans oublier le festival d'opéra d'Avenches qui vient d'annoncer qu'il ne peut pas poursuivre son activité en 2020 pour cause de déficit.

Comment expliquer ce désamour? Pour Jean-Pierre Kratzer, président de la Fondation Avenches Opéra, interrogé dans La Matinale de vendredi, on se trouve à un véritable tournant: "Le budget des personnes qui s'intéressent à la culture (concert, spectacle) n'est pas extensible à l'infini, surtout que le spectacle peut être capté soit sur une chaîne TV, soit sur les tablettes avec la numérisation de nombreux spectacles. On se trouve face à une concurrence nouvelle qui n'existait pas forcément il y a une quinzaine d'années."

Changement de pratique

Olivier Moeschler, sociologue de la culture et chercheur associé à l'Université de Lausanne, soumet une autre hypothèse dans La Matinale. Pour lui, outre la question du prix et de l’offre trop abondante, nous assistons peut-être à un changement des pratiques en terme de loisirs: "Pendant des années, on a eu l'impression que ces festivals surfaient sur la vague de l'envie des gens de se rassembler. On a l'impression maintenant que la culture connaît aussi une sorte de décroissance, que le public recherche des festivals à une échelle locale plus réduite."

Pour lui donner raison, certains festivals ont tiré leur épingle du jeu, comme le Venoge Festival à Penthalaz (VD) ou encore les Georges à Fribourg, qui ont eu des bilans très positifs.

Et les musées?

Il n'y a pas que les rendez-vous musicaux qui rencontrent des difficultés. Ainsi, l'aquarium géant Aquatis sur les hauts de Lausanne n'a pas rempli les attentes de sa direction. La raison: un prix d'entrée jugé trop élevé et un manque de renouvellement des expositions. Mais sinon, les musées vont bien. Selon l’Office de la statistique, c'est même le domaine culturel le plus fréquenté. 

Concernant les rendez-vous sportifs, le prochain grand rendez-vous en Suisse romande sera les Jeux Olympiques de la jeunesse en janvier. Son directeur Ian Logan n'a pas d'attente chiffrée puisque la manifestation sera gratuite, mais il espère que le public sera au rendez-vous: "On aimerait surtout que la population se déplace pour encourager les jeunes athlètes".

Quelle est la recette du succès?

Il n'y a malheureusement pas de recette miracle, car chaque situation est différente. Mais pour le sociologue Olivier Moeschler, il faut créer des rituels tout en essayant de rester innovant.

>> Le sujet du 19h30 sur les festivals suisses à la peine :

Certains festivals suisses sont à la peine après une offre culturelle pléthorique cet été
Certains festivals suisses sont à la peine après une offre culturelle pléthorique cet été / 19h30 / 2 min. / le 26 septembre 2019

Virginie Gerhard/lan

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