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Une taxe carbone de 1,70 franc par litre préconisée par l'EPFL d'ici 2050

Des voitures à l'arrêt sur l'autoroute Genève-Lausanne (image d'illustration). [Keystone - Laurent Gillieron]
Une taxe carbone de 1,70 franc par litre préconisée par l'EPFL / La Matinale / 1 min. / le 4 octobre 2019
Des chercheurs de l’EPFL ont calculé la taxe carbone la plus efficace pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat. Progressive et uniforme pour l’essence, le diesel et l’huile de chauffage, elle atteindrait 1,70 franc par litre d’ici à 2050.

Le secteur des transports est le principal émetteur de CO2 en Suisse, avec une somme totale de 41%. La majorité de ces émissions (98%) provient du trafic routier et, pour deux tiers d’entre elles, des détenteurs de véhicule individuel. Les stratégies pour essayer de les réduire font débat alors que les projections prévoient une hausse continue du trafic routier.

A l’EPFL, des chercheurs en économie de l'environnement se sont penchés sur cet enjeu à la demande de la Swiss Energy Modelling Platform, basée au Simulation Lab à l'EPF de Zurich. En utilisant des outils de simulation macro-économique, ils ont comparé plusieurs scénarios de taxe carbone d’ici à 2050.

Résultat: une taxe appliquée de manière uniforme à l’huile de chauffage (mazout) et aux carburants (essence et diesel) permettrait de ramener les émissions de CO2 des 4,5 tonnes par habitant actuelles à 1,5 tonne à moindres coûts. La part des transports aux émissions totales passerait de 41% à 33%.

Taxe uniforme

Concrètement, la taxe CO2, actuellement de 25 centimes par litre d'huile de chauffage, serait étendue aux carburants et relevée progressivement pour atteindre 1,70 franc en 2050.

"Si on augmentait demain le prix de l'essence de 1,70 franc je pense que ce serait un grand problème pour beaucoup de monde. Alors que notre proposition revient pratiquement à augmenter de 5 centimes chaque année. Je pense que ça laisse le temps à chacun de trouver une solution", explique vendredi Philippe Thalmann, professeur au Laboratoire d’économie urbaine et de l'environnement à l'EPFL, dans La Matinale.

Le conseiller national genevois Benoît Genecand est quant à lui plutôt sceptique. "Tout l'art dans cette transition, c'est de faire des pas qui sont acceptés par la population. Aujourd'hui, dans la réforme qui est sortie du Conseil des Etats, on parle d'ajouter 10 à 12 centimes à l'essence. Les chercheurs de l'EPFL parlent de 170 centimes, donc dix fois plus. Peut-être qu'à long terme ils ont raison, mais à court terme le risque de perdre le référendum est extrêmement grand", déclare-t-il au micro de la RTS.

ats/gma

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