Les familles avec enfants, qu'ils soient gardés hors de la maison ou non, devraient pouvoir doubler leurs déductions fiscales. Le centre droit voit dans cette réforme un soutien aux familles de la classe moyenne. La gauche, elle, considère que ce sont des cadeaux fiscaux pour les familles aisées.
Mais c'est sans compter avec le Parti socialiste, qui estime que seules les familles les plus fortunées vont bénéficier de ce soutien. Le conseiller national socialiste Samuel Bendahan rappelle que 45% des familles ne sont pas concernées. "La moitié des gens ne paie pas l'impôt fédéral direct. Vous avez donc déjà la moitié des gens qui sont objectivement exclus du texte", explique-t-il.
"Pour ce qui est des autres personnes, comme elles touchent une déduction d'impôts, en gros plus on gagne d'argent, plus on reçoit de déductions. Donc les gens qui sont au milieu de l’échelle des revenus vont recevoir 10 francs, 20 francs par mois seulement, alors que les gens qui sont les plus riches vont recevoir près de 1000 francs par année", détaille l'élu.
La moitié des gens ne paie pas l'impôt fédéral direct. Vous avez donc déjà la moitié des gens qui sont objectivement exclus du texte.
Colère à droite
L'alternative proposée par le PS est donc d'offrir la même somme à toutes les familles, quelle que soit leur fortune. Mais cette opposition fâche à droite, à l'image du conseiller national PDC Guillaume Barazzone. "Ce référendum est une honte, parce que ça fait plusieurs années que les politiques à Berne clament vouloir faire des baisses d'impôt et des mesures de politique familiale", regrette-t-il. A ses yeux, le but est de "donner un bol d'air à ces familles, parce qu'aujourd'hui avoir un enfant ça coûte très cher, il y a des familles qui hésitent à avoir plusieurs enfants. Ce n'est pas admissible en Suisse".
Ce référendum est une honte, parce que ça fait plusieurs années que les politiques à Berne clament vouloir faire des baisses d'impôt et des mesures de politique familiale.
Tout le monde est donc d'accord pour des déductions fiscales de 350 millions. La question, c'est comment les distribuer. Les socialistes ont maintenant jusqu'à la mi-janvier pour recueillir 50'0000 signatures en dénonçant des "cadeaux fiscaux". Le slogan a fait ses preuve sur la fiscalité des entreprises. A voir s'il marche aussi lorsque l'on parle de soutien aux familles.
Muriel Ballaman/jvia