Les interventions n'ont jamais été aussi nombreuses au Parlement. Tout en haut du classement de l'Aargauer Zeitung se trouve un petit groupe d'élus, formé exclusivement par des Romands.
Le conseiller national UDC valaisan Jean-Luc Addor est sur la première marche du podium, suivi par le socialiste genevois Carlo Sommaruga, puis l'élu PDC vaudois Claude Béglé. La première personnalité alémanique n'arrive qu'en sixième position, avec l'UDC zurichoise Barbara Steinemann.
Les chiffres ont doublé
Selon les chiffres du journal argovien, les interventions au Parlement ont presque doublé en vingt ans. Pour Jean-Luc Addor, cela ne constitue tout de même pas une preuve que, pour exister, il faut intervenir toujours davantage.
"Je n'ai pas cherché à être en tête d'un quelconque hit-parade, mais simplement à faire mon travail ces quatre dernières années. Je ne pense pas en avoir abusé, je l'ai fait quand j'estimais avoir un sujet à apporter au Parlement", explique l'élu de droite lundi dans le 12h30.
Culture du débat
Comment expliquer que les Romands prennent plus la parole que leurs homologues? Le politologue Louis Perron considère qu'intervenir au Parlement "rapporte" peut-être plus d'attention médiatique en Suisse romande qu'en Suisse alémanique. Le fameux facteur culturel jouerait aussi un rôle.
"Il y a une autre culture du débat en Suisse romande, qui est plus influencée par la France. Les Romands sont plus éloquents que les Suisses allemands", relève-t-il également.
Si les interventions parlementaires ont un coût, Louis Perron estime qu'il ne faut pas les limiter pour autant. Selon lui, il existerait une forme d'autorégulation du système parlementaire qui empêchera une croissance exponentielle des interventions dans les années à venir. Et cela en dépit de l'hyperactivité de certains élus romands.
Séverine Ambruss/gma