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Le Palais fédéral au féminin

La skieuse Lara Gut (à g.) et la gymnaste Ariella Kaeslin aux côtés de Doris Leuthard et Pascale Bruderer (à dr.).
La skieuse Lara Gut (à g.) et la gymnaste Ariella Kaeslin aux côtés de Doris Leuthard et Pascale Bruderer (à dr.).
Le Palais fédéral s'est conjugué au féminin samedi. Alors que, pour la première fois de son histoire, la Suisse voit ses principales autorités présidées par trois femmes, la Confédération avait invité les femmes intéressées à participer à une rencontre. Elles ont été près de 700 à répondre à l'invitation.

Les participantes ont pris part à des discussions dans des
groupes de travail animés par des invitées des milieux économiques,
scientifiques, culturels et sportifs. Cette journée n'a pas de
visée politique concrète, a précisé la ministre de l'Economie. Tout
en rappelant que l'égalité n'est pas encore atteinte en Suisse: des
améliorations doivent être opérées entre autres au niveau des
salaires.

Répondre à un "réel besoin"

Cette première manifestation du genre coïncide avec une autre
première: la présidence simultanée en 2010 de trois femmes au
Conseil fédéral, au Conseil national et au Conseil des Etats. "Nous
sommes heureuses du succès remporté par la journée de rencontre", a
indiqué Pascale Bruderer (PDC/AG), la première citoyenne du pays, à
l'issue de la manifestation. "Cela nous montre que ce type
d'échanges répond à un réel besoin", a ajouté Erika Forster
(PLR/SG), présidente de la Chambre des cantons.



Quant à la présidente de la Confédération Doris Leuthard, elle
espère pouvoir continuer sur cette lancée pour franchir de
nouvelles étapes. "Dans les milieux de la recherche et de
l'économie par exemple, les femmes restent sous-représentées dans
les fonctions dirigeantes", a déclaré Doris Leuthard.

Du pain sur la planche

Et la
ministre de l'Economie d'observer que plus l'échelon hiérarchique
est élevé, plus la part des femmes est faible. "Nous avons encore
du pain sur la planche", ont conclu les trois présidentes, en
citant l'exemple de l'égalité des salaires.



Les discussions ont porté sur les thèmes suivants: "femme, mère et
grand-mère", "femme et métier hors du commun", "femme et vocation",
"femme et chef", "femme et médecine", "femme et beauté" et "femme
et fonction publique". Elles ont été dirigées par des intervenantes
invitées par les trois présidentes et animées par des
représentantes de l'UDC, du PLR, du PDC, du PS et des Verts.

De Lara Gut à la rectrice de l'EPFZ

Parmi les invitées on trouvait indifféremment des représentantes
de l'organisation de Miss Suisse ou de la direction de Swatch
Group, une infirmière, la skieuse Lara Gut, une pasteure, une mère
de 11 enfants, une conductrice de poids lourd, une policière, une
professeure et médecin-chef, Miss Handicap 2009, une ambassadrice
au Seco ou la rectrice de l'EPFZ.



Depuis qu'elles ont obtenu le droit de vote et d'éligibilité, en
1971, les femmes ont parcouru un long chemin en politique, rappelle
le DFE. En 1977, Elisabeth Blunschy était la première femme à
accéder au perchoir du Conseil national. En 1991, Josi Meier
devenait la première présidente du Conseil des Etats. Enfin en
1999, Ruth Dreifuss inaugurait le titre de présidente de la
Confédération.



ats/cer

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Doris Leuthard veut plus de crèches

Dans une interview vendredi au quotidien "Le Matin", la ministre de l'Economie Doris Leuthard a affirmé que son département comptait actuellement 21% de femmes cadres. Ce taux était de 12% seulement en 2007 quand elle est entrée au Conseil fédéral.

Doris Leuthard s'était alors fixé comme but d'atteindre une part de femmes cadres de 25%: "Et on va y arriver pour 2015!", lance la ministre.

Si elle pouvait formuler un voeu pour les femmes suisses, Doris Leuthard leur accorderait davantage de crèches plutôt que l'égalité des salaires ou l'augmentation du nombre de cadres: "les femmes sont bien formées en Suisse, mais elles se heurtent au problème de la garde des enfants. Les crèches sont chères, trop rares, c'est un véritable obstacle".

Doris Leuthard en a aussi profité pour lancer un message aux pères: "Ce sont toujours les femmes qui en font plus à la maison. Dans ce domaine, il y a encore du pain sur la planche". Pour que les hommes s'investissent davantage, "il faut apprendre à planifier et peut-être même à conclure une sorte de contrat moral entre partenaires".