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Oberland: les avalanches ont fait un 4e mort

Le site sur lequel trois personnes sont toujours portées disparues lundi après-midi [source photo: police cantonale bernoise].
Le site sur lequel trois personnes sont toujours portées disparues lundi après-midi [source photo: police cantonale bernoise].
Les conditions météorologiques ont empêché lundi la reprise des recherches d'éventuels ensevelis dans la région de Diemtigtal, dans l'Oberland bernois. Au moins trois randonneurs sont toujours portés disparus, selon des appels de proches. Leurs chances de survie sont minimes.

Il s'agit d'une Suissesse (39 ans), d'un Suisse (48 ans) et d'un
Allemand (38 ans). Leurs chances de survie, après deux nuits et un
jour avec des températures au-dessous de zéro degré, sont «très,
très minces», a relevé lundi devant la presse à Spiez (BE) Theo
Maurer du Secours Alpin Suisse.



Les sauveteurs interviendront quand le danger d'avalanche sera
levé. Mardi matin, comme lundi déjà, un hélicoptère tentera de
reconnaître le terrain, indique Theo Maurer. Au besoin, des charges
explosives seront ensuite lancées pour déclencher les avalanches
artificiellement dans les environs. L'opération vise à protéger les
sauveteurs de coulées supplémentaires. Les secours seront dépêchés
seulement si le risque d'avalanche est circonscrit. Les conditions
météorologiques pour la région concernée s'annoncent meilleures
mardi, selon Theo Maurer.



Quatre morts



Les avalanches de dimanche ont fait quatre morts au moins. L'un
d'eux n'a pu être identifié, les autres sont un Allemand (45 ans)
ainsi que deux Suisses - un membre du Ski-Club Rubigen (62 ans) et
le médecin de la Rega (40 ans). C'est la première fois que la
compagnie perd l'un de ses membres d'équipage dans une opération de
sauvetage liée à une avalanche.

Les plus meurtrières depuis 1999

Ces avalanches sont
les plus meurtrières en Suisse depuis celle d'Evolène, qui avait
tué douze personnes en 1999. Le Conseil-exécutif du canton de Berne
a adressé lundi ses condoléances aux proches des victimes et
remercié les secouristes de leur intervention «dans des conditions
difficiles». Parmi les blessés toujours hospitalisés, on compte un
Canadien et trois Allemands. Leurs jours ne sont pas en
danger.



Un cinquième blessé - membre du Ski-Club Rubigen - a pu sortir de
l'hôpital. Au moment des avalanches dimanche matin, deux grands
groupes de randonnée à ski se trouvaient dans la région du
«Chummli» (BE): l'un comprenait 27 membres du Ski-Club Rubigen,
l'autre huit personnes. Ce dernier groupe a été surpris par une
première coulée.



Les membres du Ski-Club Rubigen ont alors porté secours à une
personne ensevelie, mais une deuxième avalanche s'est déclenchée,
emportant la plus petite équipe de même que trois secouristes du
club de ski et le médecin de la Rega.

Avalanche causée par les skieurs

La première coulée pourrait avoir été causée par les skieurs
eux-mêmes. Le danger d'avalanche était limité et une importante
surcharge était nécessaire pour que la neige descende, relève
Thomas Stucki de l'Institut pour l'étude de la neige et des
avalanches (SLF) de Davos.



L'accident de Diemtigen montre une fois de plus que les avalanches
descendent en dépit d'un danger jugé mesuré. Selon l'aide à
l'interprétation du site internet du SLF correspondant au bulletin
des avalanches, près de 30% des accidents mortels surviennent par
un degré de danger limité, c'est-à-dire de niveau 2 sur une échelle
allant jusqu'à 5.

Danger d'avalanches rehaussé

Le SLF a rehaussé lundi le
danger d'avalanches pour le secteur concerné de modéré à important,
soit de 2 à 3. Cela parce que les prévisions météo annoncent dix à
vingt centimètres de neige fraîche ainsi qu'un fort vent d'ouest,
précise Thomas Stucki.



Selon le chef du service Prévention avalanches, il est rarissime
qu'une deuxième avalanche descende dans la foulée d'une action de
sauvetage. Les raisons qui l'ont provoquée demeurent totalement
obscures, poursuit-il. Selon le SLF, 25 personnes en moyenne en
Suisse perdent la vie chaque année dans une avalanche.



ats/cht

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Identifications en Valais

En Valais, la police a identifié la victime de l'avalanche de Bruson dimanche - un Bernois de 56 ans - de même que les trois skieurs qui auraient déclenché une avalanche à Anzère le 27 décembre - deux Neuchâtelois de 42 et 32 ans et une Valaisanne de 34 ans. Ces derniers ont été dénoncés au juge d'instruction.

Les trois skieurs hors-piste avaient provoqué une avalanche emportant deux personnes sur une piste balisée, l'une d'elles avait été légèrement blessée.

Ils avaient participé aux recherches, puis quitté les lieux sans se faire connaître.

La Suisse ne dispose pas de législation qui permette de verbaliser une personne qui quitte une piste balisée.

La piste est un domaine public, le hors-piste également. Et rien n'empêche quiconque de se déplacer sur le domaine public.

Le déclenchement d'une avalanche peut en revanche valoir une condamnation, même si la coulée ne fait aucune victime.