Sur l'ensemble des joueurs à risque interrogés dans cette étude commanditée conjointement par la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ) et la Commission intercantonale des loteries et paris (Comlot), 22% d'entre eux jouent sur internet auprès d'opérateurs étrangers.
Si cette offre internationale sera prochainement bloquée, comme l'a décidé le peuple en juin de l'année dernière, les maisons de jeux suisses peuvent, elles, développer des jeux en ligne. Cette offre 100% helvétique est étroitement surveillée, assurent les commissions fédérales qui contrôlent ce marché. Elles l'ont dit mardi: elles ne s'attendent pas à une augmentation ces prochaines années des comportements à risque ou pathologiques.
"Le grand vide"
"On ne peut pas parler de dispositif de protection", conteste Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupement romand d'études des addictions. "Il y a une principale mesure qui est le blocage des sites internet [...] et après c'est le grand vide. Les mesures de protection demandées ne sont pas au rendez-vous. Ce sera donc effectivement aux joueurs de se protéger. Il faut aussi appeler les cantons à prendre des responsabilités, car dans ce dossier, la Confédération encaisse l'argent, mais ne fait pas grand-chose en retour."
Les milieux de la prévention insistent d'une part sur le fait que les blocages seront aisément contournables. Et d'autre part, ils jugent le dispositif étatique, censé protéger les joueurs, trop peu efficace. Sur cette question, les auteurs de l'étude présentée mardi promettent de livrer leurs réponses d'ici cinq ans.
Marc Menichini/ani
Loteries suisses, toujours populaires
Les jeux les plus populaires parmi les sondés étaient les loteries suisses (48,2%), les tombolas ou d’autres jeux privés (14,3%), les jeux de table (8,6%), les automates ainsi que machines à sous exploités dans les casinos suisses (6,7%), les salles de jeu et les casinos à l’étranger (5,7%), les paris sportifs suisses (4,5%) et les jeux de hasard auprès d’opérateurs internationaux en ligne (2,3%).