Le conflit syndical chez Swissport à l'Aéroport international de
Genève a repris jeudi le chemin de la négociation. «Le conseiller
d'Etat François Longchamp, en charge du bon fonctionnement des
relations de travail a rencontré une partie des partenaires
impliqués», a indiqué un communiqué du Département de la solidarité
et de l'emploi (DSE).
«Le travail d'analyse se poursuivra dans l'après-midi et durant la
soirée», poursuit le DSE, qui précise qu'aucune communication ne
sera faite par l'Etat de Genève sur ce processus, avant son
issue.
Discussion en cours
«Les discussions sont informelles mais se déroulent sur un ton
respectueux», a déclaré Yves Mugny du Syndicat des services publics
(SSP) qui encadre la grève. «On essaie de trouver une porte de
sortie au conflit».
Interrompues vers 15h30 après des échanges qui auront duré plus de
trois heures et demie, elles devaient reprendre en fin
d'après-midi. «Une assemblée générale est organisée à 20h30 au
piquet de grève pour voter sur des propositions concrètes», a
ajouté le syndicaliste à l'intention des salariés grévistes, massés
dans la cour du Département de l'emploi et de la solidarité depuis
11h30.
Six jours de grève
La grève, qui affecte le secteur du tri des bagages, a commencé
il y a six jours à l'Aéroport de Genève. Selon le SSP, quelque 70
salariés suivent ce mouvement, rejoints depuis par du personnel de
piste. Plusieurs actions ont été menées depuis mardi par les
grévistes et le SSP pour faire entendre leur voix auprès du public.
Des distributions de tracts ont eu lieu dans les trains et sur les
parkings près de l'aéroport.
Plus tôt dans la matinée de jeudi, c'est en cortège que les
grévistes, soutenus par la Communauté genevoise d'action syndicale
(CGAS) et Unia, se sont rendus au DSE. Au total, une centaine de
manifestants ont défilé dans les rues de Genève. Aux cris de «tous
ensemble, tous ensemble, grève», ils ont justifié leur action dans
l'attente d'une convention collective de travail «plus
forte».
Les grévistes réclament de meilleures conditions de travail, une
revalorisation de leur salaire, des indemnités revues à la hausse
pour le travail irrégulier ainsi que la suppression des pénalités
financières en cas de maladie.
ats/cab
La direction de Swissport entendue
La direction de Swissport a finalement annulé jeudi un point presse une première fois différé. Ce point de presse devait avoir pour but d'informer dans l'après-midi sur les marchés, les salaires, la structure des coûts, a expliqué son porte-parole.
«Les discussions se poursuivent et tout le monde se trouve dans le même bateau», a commenté le porte-parole Stefan Beerli, venu pour l'occasion à Genève.
La direction de Swissport a été reçue durant deux heures, avant les grévistes, par le conseiller d'Etat François Longchamp. «Nous serons convoqués sur demande du Département de la solidarité et de l'emploi», a-t-il précisé à l'ATS.
L'un des différends entre les parties porte sur le montant de la revalorisation salariale.
Alors que les salariés grévistes demandent 250 francs de plus par mois, la direction de Swissport a proposé une prime annuelle unique de 400 francs. Les négociations avaient été interrompues lundi, en soirée, après de longues heures de discussions.