Chez Swissport, on tente de minimiser les conséquences du
mouvement de grogne des bagagistes. L'entreprise a fait appel à des
personnes de Bâle et de Zurich pour assurer le travail durant le
week-end, a indiqué vendredi le porte-parole de Swissport, Stephan
Beerli.
Actuellement, le dialogue avec le syndicat SSP est rompu. «Nous
avons fait quelques efforts avec une enveloppe financière qui a
presque triplé, mais le SSP n'a montré aucune bonne volonté pour
trouver un arrangement», a précisé Stephan Beerli devant la
presse.
Dans l'impasse
Le conflit est dans l'impasse, a pour sa part regretté le
directeur de Swissport Genève Michel Glorieux. «La direction de
Swissport a lâché quelques miettes» jeudi soir, mais ces
concessions ont été considérées comme insuffisantes par les
grévistes, a rappelé le co-président du Syndicat des services
publics (SSP) de Genève, David Andenmatten. Ce dernier exige
maintenant l'ouverture de véritables négociations.
Les employés en grève touchent pour certains 3500 francs par mois.
Des salaires qualifiés de «très très bas» par le syndicaliste Yves
Mugny, du SSP. La direction de Swissport a proposé une hausse de
salaire de 140 francs mensuelle. Trop peu pour les grévistes. «Nous
sommes loin des 250 francs qu'ils réclament», a noté Yves
Mugny.
Conseil d'Etat mobilisé
Les grévistes s'insurgent également contre la décision de
Swissport de réduire à 80% le salaire d'un employé tombé malade
pendant les trois premiers jours d'absence. Cette mesure a été
compensée par une augmentation de la participation de l'entreprise
à la prime d'assurance maladie de 170 à 200 francs, a souligné
Michel Glorieux.
De son côté, le conseiller d'Etat François Longchamp n'a pas perdu
espoir d'arriver à un compromis. Le magistrat, qui est aussi
président du conseil d'administration de l'aéroport international
de Genève (AIG), a précisé vendredi qu'il ferait le point de la
situation la semaine prochaine avec les partenaires sociaux.
ats/cab
Week-end chargé, mais situation sous contrôle
Le week-end s'annonce chargé à l'Aéroport de Genève, avec la fin des vacances et les retours des skieurs.
Pour Swissport, la situation sera toutefois gérable grâce au personnel venu en renfort.
La direction de l'entreprise affirme pouvoir encore tenir un bout de temps et n'a pour l'instant fixé aucun ultimatum aux grévistes.
Pour le syndicaliste David Andenmatten, les employés luttent pour leur «dignité».
Samedi, ils se rendront en cortège à l'aéroport pour exprimer leur dépit et leur colère.
Les travailleurs seront appuyés dans leur action par un comité de soutien composé de divers partis politiques et de syndicats.