Le Conseil fédéral a adopté l'ordonnance ad hoc qui entrera en vigueur le 1er novembre, a indiqué jeudi l'Office fédéral de la justice. Cette contribution permet d'apporter un soutien non seulement à des communautés religieuses, mais aussi à des gens du voyage (Yéniches, Roms et Sintés) ou à des groupes qui sont minoritaires en raison de leur orientation sexuelle.
D’après une évaluation du Service de renseignement de la Confédération (SRC), ces personnes et organisations sont exposées en Suisse à une menace accrue d’attaques liées au terrorisme ou à l’extrémisme violent. Le Réseau national de sécurité avait recommandé en 2018 un renforcement de la collaboration entre le SRC, les forces de police et les minorités particulièrement menacées.
Maniement des armes exclu
La Confédération pourra participer financièrement aux coûts des mesures de protection, telles des clôtures, des murs, des caméras de surveillance ou des systèmes d'alarme. Elle pourra aussi contribuer au financement de la formation de membres des minorités dans les domaines de la gestion des risques et de la prévention. Les aides pourront être accordées pour des mesures de sensibilisation.
La Confédération ne participera cependant pas au financement du personnel de sécurité. Et aucune contribution ne sera accordée aux activités politiques, au lobbying ou au prosélytisme religieux, pas plus qu’à la formation au maniement des armes. Les milieux qui font l’apologie de la violence ou qui la banalisent ne pourront pas non plus bénéficier du soutien de la Confédération.
ats/vkiss
Lien étroit avec la Suisse
L'octroi des aides financières incombera à l'Office fédéral de la police (fedpol). Il examinera si le groupe concerné est particulièrement menacé, mais également s’il entretient des liens solides avec la Suisse et ses valeurs.
La décision de la Confédération de participer aux frais de sécurité des minorités menacées résulte d'une polémique qui avait éclaté en 2016. Le Service de lutte contre le racisme avait estimé qu'une collaboration entre les autorités à tous les niveaux de l'Etat et les organisations juives était indispensable. Mais aucune base légale n'existait un financement de la Confédération. Cette lacune législative est désormais comblée.