Dans un communiqué diffusé vendredi, le PS regrette l'incident: "s’il avait été au courant des antécédents de la personne en question, il ne l’aurait jamais autorisée à assister à cette rencontre", écrit le parti. L'homme en question est un Kurde irakien, condamné en 2014 par le Tribunal pénal fédéral à une peine de prison de trois ans et trois mois pour propagande djihadiste sur internet.
Le secrétaire général du PS Michael Sorg a confirmé samedi l'information publiée par 24heures et la Schweiz am Wochenende. Le PS avait organisé en septembre une rencontre entre les formations d'opposition turques CHP (social-démocrate) et HDP (Parti démocratique des peuples) au Palais fédéral. Le but était de promouvoir le dialogue parmi l'opposition.
Les services parlementaires pas responsables
Les personnes intéressées avaient accès à la rencontre, selon le PS. Un homme sous un faux nom et prétextant être journaliste pour Diaspora TV, une chaîne d'information sur internet qui compte parmi ses partenaires swissinfo.ch et l'Office fédéral de la santé, a pu assister à la réunion. Le PS a présenté ses excuses aux participants et aux services parlementaires.
Ces derniers n'assument pas de responsabilité pour les invités de députés au Parlement, a expliqué la porte-parole Karin Burkhalter. Les personnes présentant une invitation et se conformant aux règles ont accès au Palais fédéral.
Le Service fédéral de sécurité procède aux contrôles d'entrée et assure la sécurité des personnes et des lieux. Selon Karin Burkhalter, la salle où s'est déroulée la rencontre a été réservée par un conseiller national du PS sans précisions. Les services du Parlement ne disposaient pas d'une liste de participants.
ats/vkiss
La réaction de Christian Levrat
"Cette affaire montre le contexte délicat dans lequel la politique turque s’inscrit. Ceux qui s’efforcent d’établir un dialogue ouvert avec toutes les parties courent toujours le risque d’avoir à leur table des hôtes indésirables avec lesquelles ils ne veulent rien avoir affaire", explique le président du PS Christian Levrat dans le communiqué.
A l’avenir, le parti entend contrôler de plus près les personnes qui souhaitent assister aux rencontres qu'il organise.