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A une semaine des élections fédérales, la fatigue gagne les militants

Les militants des partis politiques s'épuisent à la tâche
Les militants des partis politiques s'épuisent à la tâche / 19h30 / 2 min. / le 13 octobre 2019
Après plusieurs semaines de campagne intensive, la fatigue se fait sentir chez les militants qui s'activent pour monter des stands, placarder des affiches ou distribuer des tracts. Un travail bénévole accompli dans l'ombre et parfois dans la douleur.

Ils sont partout, sur les marchés dès l'aube, dans les assemblées ou dans les soirées. Toujours dans l'ombre des candidats, les militants sont aussi discrets qu'indispensables. Leur rôle est parfois ingrat et leur motivation souvent mise à rude épreuve, surtout après des semaines de campagne.

"On n'a pas forcément envie de se lever à 6 heures du matin pour aller distribuer des croissants dans les gares, surtout en automne lorsqu'il peut faire froid et pleuvoir, explique Savio Michellod, secrétaire général du Parti libéral-radical (PLR) fribourgeois. Moi, j'ai découvert cela et j'ai aimé. Mais certains aiment moins et ne le refont pas."

Recrutement difficile

Peu mis en avant, ce travail bénévole est pourtant extrêmement précieux pour les partis qui gagnent ainsi en visibilité. Mais le recrutement est de plus en plus compliqué, comme l'explique Constantin Ruffieux, militant PDC à Fribourg: "On trouve de moins en moins de personnes qui acceptent de donner de leur temps. Former un comité de campagne est devenu très difficile."

Donner tout son temps et toute son énergie par conviction politique ou idéologique a souvent un prix. Claire Descombes, étudiante bernoise et militante écologiste, très active dans la grève du climat, a failli jeter l'éponge il y a quelques mois: "Honnêtement, je n'avais plus de motivation du tout, je voulais simplement rester dans mon lit. Plus personne ne m'a vue à l'université pendant trois semaines. Lorsqu'on est convaincu des valeurs qu'on défend, on donne tout pour que cela marche. Et c'est là que cela devient dangereux".

Le "malheur militant"

Observé dans plusieurs mouvements féministes en France et chez les syndicats en Suisse, ce phénomène d'épuisement porte même un nom: le malheur militant. "Il y a souvent des aspects de burnout parce que certaines personnes surinvestissent le militantisme, donnent tout et s'engagent corps et âme. Avec le sentiment que, malgré tout, elles n'y parviennent pas", analyse Olivier Fillieule, professeur de sociolgie politique à l'Université de Lausanne.

Les urnes révéleront si l'investissement a payé ou pas. Que l'issue soit victorieuse ou non, les militants prendront à coup sûr du repos après les élections fédérales.

Valérie Gillioz/kg

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Pour environ 400'000 personnes, il s'agira de la première participation à une élection fédérale, qu'il s'agisse de Suisses majeurs depuis peu ou de personnes qui viennent d'obtenir la nationalité.

Cumul, panachage, apparentements ou sous-apparentements... Retrouvez ici les notions à maîtriser pour remplir votre bulletin de vote en citoyen averti: Remplir son bulletin de vote pour les élections fédérales, mode d'emploi

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