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Haïti: la Suisse a envoyé une deuxième équipe

Pour Micheline Calmy-Rey, la Suisse est un pays solidaire.
Micheline Calmy-Rey défend les décisions qui ont été prises.
La Suisse a envoyé jeudi une deuxième équipe d'une douzaine d'experts en Haïti. Au-delà de l'aide d'urgence, la Confédération entend aider le pays à se relever, ce qui prendra plusieurs années, a déclaré Toni Frisch, le patron de l'aide humanitaire, jeudi à Berne.

Le deuxième détachement d'experts qui a décollé vers 10h00 de
Zurich est composé de spécialistes médicaux, en approvisionnement
en eau et en hébergement. Le groupe devait arriver dans la soirée
en République dominicaine avant de gagner la zone de
Port-au-Prince, la capitale haïtienne, touchée mardi par un
violent tremblement de terre , a
indiqué Toni Frisch devant la presse.

«Chaos à l'état pur»

Un atterrissage à Port-au-Prince
n'est pas possible, a expliqué le numéro deux de la Direction du
développement et de la coopération (DDC) qui participait au Club de
la Presse diplomatique aux côtés de la conseillère fédérale
Micheline Calmy-Rey. La tour de contrôle de l'aéroport a été
endommagée, ce qui limite les mouvements d'avions, a-t-il
relevé.



Une première équipe d'experts suisses est arrivée mercredi sur
place. Elle a mis une dizaine d'heures pour relier Saint-Domingue à
Haïti par voie terrestre. En partenariat avec la Croix-Rouge
suisse, la Confédération enverra par ailleurs vendredi quelque 40
tonnes de matériel de secours comprenant des médicaments et des
sets d'hygiène. Coût de ce matériel: quelque 800'000 francs. La
Suisse travaille en étroite collaboration avec l'ONU.



Témoin du drame que vit Haïti, Bernard Zaugg, de l'organisation
humanitaire Helvetas, a déclaré que la catastrophe dépasse tout ce
qu'on a pu voir ces vingt dernières années. «Le chaos à l'état pur»
règne à Port-au-Prince, a écrit Bernard Zaugg dans un e-mail
diffusé par l'ONG.



Joint par la TSR par le biais d'internet, il a relevé jeudi soir
«la situation dramatique» et mis en exergue «l'absence de secours».
Il n'a jusqu'à présent aperçu qu'une seule équipe de secours.
L'humanitaire suisse a indiqué que «partout les gens sont laissés à
eux-mêmes et font tout ce qu'ils peuvent pour sortir les
survivants».

Aide à la reconstruction

Devant la presse, Toni Frisch a justifié la décision de ne pas
envoyer la Chaîne de sauvetage en Haïti. Les communications
difficiles sur place ainsi que les infrastructures détruites ne
permettent pas de déployer entre 60 et 100 personnes, selon lui.
«Arriver 36 heures après le drame, c'est trop tard pour retrouver
des survivants», a-t-il ajouté, soulignant que cette décision avait
été très difficile à prendre.



Pour le responsable, il faudra des années pour reconstruire. «Un
engagement sérieux est nécessaire». La DDC, qui dispose d'un bureau
de coordination à Port-au-Prince depuis 2005, va poursuivre son
soutien au-delà de l'aide d'urgence, quand l'attention médiatique
se détournera du pays, l'un des plus pauvres de la planète.



Devant la presse, Micheline Calmy-Rey a mis en exergue le lien
particulier - culturel - entre la Suisse romande et Haïti. Selon la
ministre, le DFAE «n'a pas connaissance» de victimes suisses en
l'état actuel. «Notre ambassade à Port-au-Prince a contacté tout le
monde par téléphone, email, sms. Nous attendons maintenant les
retours», a expliqué la cheffe de la diplomatie, relevant également
que les communications sont très difficiles.

Mesures mises en place

Quatre membres du pool d'intervention en cas de crise du DFAE sont
attendus vendredi dans la capitale comme experts, a indiqué son
porte-parole Georg Farago, confirmant jeudi soir des informations
en possession de l'ATS. Les diplomates, en provenance de Berne,
Paris et Lima, vont renforcer la représentation suisse à Haïti.
Cette dernière est à pied d'oeuvre pour contacter les 178
ressortissants suisses dans le pays.



Selon ces informations, l'ambassade a pu jusqu'à présent entrer en
contact avec plus de la moitié des citoyens suisses. Le DFAE a mis
en place une ligne téléphonique pour les personnes ayant des
proches en Haïti, a rappelé la conseillère fédérale. D'autres
informations pratiques à leur intention se trouvent sur le site du
DFAE.



Hotline du DFAE: 031/325.33.33



ats/ther

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Journée nationale de solidarité

La Chaîne du Bonheur a récolté plus de 600'000 francs de promesses de dons en 24 heures en faveur des victimes du violent séisme en Haïti, a-t-elle indiqué jeudi. Elle prépare une journée nationale de solidarité la semaine prochaine.

Entre-temps, le montant mis à disposition pour l'aide d'urgence par la Chaîne du Bonheur et ses organisations partenaires est passé à quelque trois millions de francs. En font partie les 300'000 francs mis à disposition jeudi par Helvetas.

L'organisation humanitaire a pu avoir pour la première fois un contact avec son directeur de programme à Port-au-Prince, Bernhard Zaugg. "C'est le chaos complet dans la capitale", a-t-il déclaré.

Il a aussi dit avoir la certitude que tous les collaborateurs d'Helvetas sur place sont sains et saufs. Caritas Suisse, dont le bureau à Haïti a été ravagé par le séisme, a doublé le montant initialement mis à disposition, le portant à 500'000 francs.