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Les médias traditionnels sont moins utilisés, mais considérés plus fiables

La jeune génération n'est pas prête à payer pour de l'information, selon une étude. [Keystone - Christian Beutler]
Les Suisses s'informent de moins en moins dans les médias traditionnels: interview d'Andrea Häuptli / Le 12h30 / 2 min. / le 14 octobre 2019
Plus d'un Suisse sur trois ne consomme presque pas d'informations, selon une étude sur la qualité des médias publiée lundi. Si les médias traditionnels sont de moins en moins utilisés, ils sont toutefois considérés plus fiables que les réseaux sociaux.

Les plateformes numériques sont des sources d'information "souvent" voire "très souvent" employées par les utilisateur, indique l'étude Annales 2019 sur la qualité des médias de l'institut fög de l'Université de Zurich. Les journaux papier par abonnement pâtissent le plus de ce nouvel usage: leur part de consommation a baissé de 56% à 32% en l'espace de dix ans.

Sur les réseaux sociaux, le divertissement et les relations sociales priment sur l'information: près de 63% des personnes interrogées privilégient les relations sociales et consomment les nouvelles "au passage".

Les personnes qui ont une consommation d'informations inférieure à la moyenne sont appelées "indigents médiatiques", indiquent les chercheurs. Dans la population suisse, quelque 36% des personnes sont considérées comme tel. Le pourcentage s'élève à 56% chez les 16-29 ans.

Plus grande confiance

Malgré le poids des plateformes numériques, les médias traditionnels jouissent d'une plus grande confiance (47%) que les moteurs de recherche (29%) ou les réseaux sociaux (17%). Les jeunes, les plus grands usagers du numérique, se méfient le plus des nouvelles sur les réseaux sociaux (62%).

En revanche, la jeune génération n'est pas prête à payer pour de l'information. A choisir entre un abonnement journalistique et une offre de divertissement, 4% des jeunes âgés entre 18 et 24 ans choisiraient la première option, tandis que 83% d'entre eux préféreraient payer pour la deuxième option.

"C'est inquiétant"

Le passage de la publicité de la presse traditionnelle aux supports numériques affaiblit le journalisme d'information, notent également les auteurs de l'étude.

"La pression est surtout économique, ça devient de plus en plus difficile de générer des ressources. C'est inquiétant, un journalisme de qualité a toujours besoin de ressources pour se financer", explique Andrea Häuptli, qui a coécrit le rapport.

ats/gma

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Moins de "fake news" en Suisse?

Les transformations du paysage médiatique suisse inquiètent aussi du point de vue démocratique, selon l'étude. Les "surfeurs mondiaux" s'intéressent aux informations, mais peu aux nouvelles nationales et locales, Pourtant, de telles informations régionales sont nécessaires pour l'exercice de la démocratie.

La désinformation peut aussi circuler plus facilement en ligne. Reste qu'en Suisse, comparativement à d'autres pays, elle semble moins présente. Selon un sondage, seulement 27% des répondants ont déclaré y avoir été confrontés.