Les chiffres publiés par le Secrétariat d'Etat à l'économie se basent sur les indications des intéressés dans leurs déclarations d'exportation. Les entreprises suisses ont ainsi exporté du matériel de guerre vers 66 pays.
Le volume des exportations des trois premiers trimestres 2019 dépasse celui des années 2015, 2016 et 2017, relève le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) mardi dans un communiqué. Il dénonce aussi la liste des clients provenant d'Etats en guerre ou épinglés pour violation des droits humains.
Exportations vers l'Arabie saoudite
Dans la liste figure notamment l'Arabie saoudite, vers laquelle la Confédération n'autorise plus les exportations de matériel de guerre. Les chiffres concernent cependant les pièces détachées de défense aérienne importées en Suisse pour réparation ou maintenance et réexpédiées vers le royaume. Le total de ces exportations s'est monté à 1,2 million sur les trois premiers trimestres.
Grosses commandes danoises
Pour le reste, les expéditions les plus importantes en Asie concernent le Bangladesh, avec un volume de 54,2 millions de francs et le Pakistan avec 13,3 millions, principalement des munitions. Les ventes les plus importantes en Europe concernent le Danemark avec 107,5 millions de francs, principalement des véhicules blindés, la Roumanie pour 34,5 millions de francs ou l'Italie pour 13,5 millions.
En Amérique, la Suisse a exporté pour 46,8 millions de francs d'armes au total, dont 27,1 millions de francs vers les Etats-Unis. Les ventes au Brésil ont généré un volume de près de 12,3 millions. En Afrique, les exportations se sont élevées à 22,8 millions de francs de véhicules blindés et automobiles vers le Botswana.
ats/oang
Initiative du GSsA en vue
Le Groupe pour une Suisse sans armée a déposé une initiative qui veut interdire le financement des producteurs de matériel de guerre dans le monde.
La Banque nationale (BNS), les fondations et les institutions de la prévoyance publique et professionnelle ne pourraient plus financer les entreprises dont plus de 5 % du chiffre d’affaires annuel proviennent de la production de ce matériel.
Le Conseil fédéral a appelé a rejeté ce texte qu'il juge nuisible pour les caisses de pensions, la place financière et l'industrie des machines. Le Parlement devrait bientôt se prononcer.