La vague verte souvent annoncée se vérifiera-t-elle dans les urnes?

La population suisse est conviée à se rendre aux urnes ce dimanche pour élire ses parlementaires fédéraux. A l'issue de ce scrutin, et d'éventuels deuxièmes tours dans certains cantons, les Helvètes connaîtront les 200 conseillers nationaux et 46 conseillers aux Etats chargés de voter les lois pour les quatre années à venir.

Ce seront aussi ces 246 parlementaires qui seront chargés d'élire ou de réélire les conseillers fédéraux durant la prochaine législature. L'enjeu est donc de taille en ce qui concerne les équilibres politiques sous la Coupole fédérale.

Lors des élections fédérales de 2015, le PLR et l'UDC avaient vu leur députation augmenter aux dépens de la gauche. Mais dans la foulée des manifestations pour le climat et avec des préoccupations grandissantes de la population pour les questions écologiques, Les Verts et les Vert'libéraux pourraient voir le nombre de leurs parlementaires augmenter, occasionnant ainsi un recentrage du Parlement.

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Effritement attendu de tous les partis sauf des formations écologistes

Selon le dernier baromètre SSR, l'UDC serait l'un des perdants du scrutin avec une baisse de 2,1 points de pourcentage. Mais avec 27,3%, elle resterait toutefois largement le premier parti du pays. Le PLR reculerait de 1,2 point à 15,2%, alors que le PS serait en baisse de 0,6 point à 18,2% et le PDC de 1 point à 10,6%.

A l'opposé, Les Verts gagneraient 3,6 points à 10,7% et dépasseraient le PDC pour devenir le quatrième parti de Suisse. Les Vert'libéraux progresseraient eux de 2,7 points, à 7,3%, ce qui constituerait le meilleur résultat de leur histoire.

Alors qu'il recule fortement dans les intentions de vote en Suisse alémanique, le PLR affiche en revanche une légère progression côté francophone, ce qui lui permet de conforter sa place de premier parti de Suisse romande (22,8%). En net recul, l'UDC reste ultra dominatrice outre-Sarine avec plus de 30% de part électorale, mais ne pointe qu'en troisième position en Romandie (18,5%), derrière le PS (19,8%).

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Des enjeux cantonaux importants

Globalement, le fameux Röstigraben tend à se combler lors des élections nationales. Les votations de ces dernières années montrent en effet que la Suisse romande a tendance à glisser vers la droite, alors que la Suisse alémanique a elle tendance à bouger vers le centre, voire vers la gauche. Et c'est en définitive davantage le fossé ville-campagne qui se creuse.

Dans le détail, dans le canton de Vaud, le principal enjeu est de savoir à qui ira le 19e siège attribué au canton par la répartition démographique. Et de savoir si Les Verts parviendront à récupérer le fauteuil de sénateur perdu il y a quatre ans. A Genève, les Verts et le PS cherchent à conserver leurs fauteuils de sénateurs, mais ils sont affaiblis par le départ des deux sortants.

A Fribourg, le PDC francophone pourrait ne plus être représenté sous la Coupole, alors que le deuxième siège UDC au National attire toutes les convoitises. En Valais, le PDC va chercher à conserver sa mainmise sur le canton, mais le départ de plusieurs poids lourds ces dernières années pourrait l'affaiblir. A Neuchâtel, l'UDC pourrait devoir quitter la Coupole, alors que le départ des deux sénateurs sortants aiguise les appétits. Dans le Jura, on se dirige vers un statu quo avec une emprise PDC-PS difficile à bousculer. Enfin, le Jura bernois n'est pas complètement certain de conserver son unique représentant au Palais fédéral.

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Frédéric Boillat