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Trop de nouveaux logements sont construits en Suisse

Selon une enquête, acheter un logement en Suisse devient de plus en plus difficile. [Salvatore Di Nolfi]
L'éclairage d'actualité / La Matinale / 3 min. / le 17 octobre 2019
Les taux d'intérêts négatifs pratiqués par la Banque nationale poussent certains acteurs à investir massivement dans l'immobilier, plutôt que d'être "taxés" sur leurs avoirs. Cela conduit a une surconstruction en Suisse: les logements vacants ne cessent d'augmenter.

La construction se déconnecte des besoins pour répondre aux velléités de rendement de certaines sociétés. En témoigne le nombre de logements vacants, qui ne fait qu'augmenter en Suisse.

"Aujourd'hui, c'est plus difficile de trouver des locataires pour des appartements avec un prix un peu élevé, autour des 3000 francs. Il y a jusqu'à trois mois de vacance alors qu'avant ces biens se remettaient rapidement", explique jeudi Didier Golay, administrateur délégué de Golay Immobilier, dans La Matinale.

"Pour les appartements dits classiques dans la région lausannoise, nous n'avons toujours pas de gros problèmes de location, quand bien même le taux de vacance a tendance à augmenter", poursuit le président de la section vaudoise de l'Union suisse des professionnels de l'immobilier (USPI).

1,7% de logements vides

Malgré son nombre record de logements vides depuis 20 ans, le canton de Vaud n'est de loin pas le plus concerné. Il reste en dessous de la moyenne nationale, qui avoisine les 1,7%. Le Jura, l'Argovie, le Tessin, Soleure et Thurgovie sont en tête des régions qui affichent une offre excédentaire.

C'est avant tout le marché de la location qui est impacté. Cette surproduction de logements peut avoir des avantages pour les locataires. Le déséquilibre entre l'offre et la demande entraîne en effet des révisions de loyers à certains endroits. Un à trois loyers peuvent même être offerts à l'emménagement.

"Risques sociaux"

Mais la surconstruction a aussi des effets très négatifs. ''Il y a des risques sociaux qui se présentent, notamment des risques de diminution de volume de travail dans la construction, ça veut dire des pertes d'emplois possibles à terme. Il y a aussi un risque avec les rentes, puisque si les rendements des produits de l'immobilier locatif diminuent en Suisse, cela impactera aussi les rentes de tout un chacun", relève Yvan Schmidt, expert en immobilier et administrateur d'Iconsulting.

Autrement dit, moins de rendement pour les caisses de pension et de plus petites retraites pour les Suisses. Un autre risque, à terme: l'effondrement de la valeur des biens immobiliers.

Cléa Favre/gma

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