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La baisse des contrôleurs dans les trains des CFF inquiète côté syndical

Entre 2014 et 2018, les postes de contrôleurs ont diminué de 7% aux CFF. [Keystone - Christian Beutler]
La baisse des contrôleurs dans les trains des CFF inquiète côté syndical / Le Journal horaire / 22 sec. / le 17 octobre 2019
Le nombre de contrôleurs dans les trains CFF n'a cessé de baisser au cours des dernières années, malgré la hausse constante des voyageurs. Le Syndicat du personnel des transports déplore cette évolution.

La situation tendue chez les conducteurs de trains a fait les gros titres dans certains médias ces derniers jours. Samedi dernier, les CFF avaient dû interrompre le trafic ferroviaire entre Soleure et la région de Bâle, faute de personnel. Mais ce problème d'effectifs ne se cantonne pas aux mécaniciens et touche aussi les contrôleurs, dont le nombre est en constant recul.

Entre 2014 et 2018, l'équivalent plein-temps (qui désigne le total des relations de travail converties en postes à temps plein) a ainsi diminué de 7%, selon les chiffres recueillis par l'agence ATS. En chiffres absolus, le secteur contrôleurs des CFF a perdu 154 postes à 100% en quatre ans. L'an dernier, on ne comptait plus que 1977 emplois, contre 2131 en 2014.

Cette baisse du nombre d'agents CFF dans les trains contraste avec l'augmentation toujours plus forte du nombre de passagers. Selon les chiffres de l'entreprise, le volume voyageurs a crû de plus de 25 millions entre 2014 et 2018 pour atteindre près de 456 millions de passagers.

Abandon des duos de contrôleurs

Les CFF ont aussi abandonné fin 2018 un principe vieux de dix ans, celui de la double dotation en personnel. Des duos d'agents parcouraient jusqu'alors tous les trains longue distance pour contrôler les billets et fournir des renseignements sur l'exploitation ferroviaire. Depuis le changement d'horaire de fin 2018, cette règle ne s'applique plus.

Urgence de repenser le système

Son abandon est un problème pour le Syndicat du personnel des transports (SEV). "On compte jusqu'à 400 passagers par jour sur la ligne Intercity 2 entre la gare centrale de Zurich et Lugano et un seul contrôleur" pour tous ces voyageurs, relève Angelo Stroppini, secrétaire syndical du SEV.

Selon son collègue Jürg Hurni, il faut de toute urgence repenser le système et engager davantage de personnel pour que les trains puissent à nouveau circuler ponctuellement et en toute sécurité.

Karin Blättler, présidente de l'organisation de défense des intérêts des usagers Pro Bahn, partage cette vision: "Les dernières années ont été marquées par des programmes de réduction des coûts et des effectifs sur le front", note-t-elle. Le sentiment de sécurité des passagers en a souffert. En cas d'incident, surtout, "l'agent de train informe les voyageurs, il est leur interlocuteur direct".

ats/oang

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Les CFF convaincus de leur nouveau concept

En réponse aux critiques, les CFF renvoient au nouveau descriptif des tâches des contrôleurs: "il a beaucoup changé, notamment à l'aune de la numérisation. Aujourd'hui, les contrôleurs font figure de préposés à la clientèle et sont déployés là où le plus grand bénéfice clients peut être obtenu", disent-ils. C'est le cas par exemple dans les gares ou sur les quais.

La compagnie ferroviaire ne souhaite pas revenir au principe de la double dotation en personnel: "Nous sommes convaincus de notre nouveau concept d'engagement flexible", rétorque un porte-parole des CFF à la critique du syndicat. Indépendamment de cela, l'effectif des contrôleurs devrait être à nouveau porté à environ 2000 équivalents plein-temps d'ici la fin de 2022.