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Affaire UBS: la presse satisfaite mais inquiète

La proposition du PS de faire appel au peuple pourrait mettre l'UDC mal à l'aise.
La presse salue la décision de la justice, mais s'inquiète des conséquences.
La presse approuve la décision du Tribunal administratif fédéral (TAF), qui a déclaré illégal l'arrangement du Conseil fédéral avec Washington dans l'affaire UBS. Les autorités sont elles souvent vertement critiquées par certains éditorialistes, alors que d'autres les plaignent.

Le Nouvelliste considère que le TAF a posé un «acte courageux»,
alors le chef des Finances, "Hans-Rudolf Merz, encore plus mal
inspiré dans ce dossier que celui des otages retenus en Libye,
avait causé des dégâts considérables à notre place financière sans
que personne ne s'offusque".



Le Temps, plus retenu, souligne que "le gouvernement essuie, pour
la seconde fois en quelques jours, le désaveu des juges sur des
choix dans un dossier" extrêmement délicat. Des défaites qui
«trahissent l'extrême fragilité des options prises par le
gouvernement pour tenter à tout prix d'épargner à l'UBS une issue
dramatique» dans son conflit avec Washington.

Avenir assombri

Pour la Tribune de Genève, le verdict du TAF induit que la
Suisse a violé la loi - "en l'occurrence l'accord de double
imposition Suisse-Etats-Unis" - en acceptant de "livrer des noms de
prétendus fraudeurs du fisc". Et ce en bricolant "des montages
juridiques impropres pour éloigner le danger", mais sans réflexion
à long terme.



Pour ces deux quotidiens, l'avenir est bien sombre. La Tribune
craint que la Suisse se retrouve "à la case départ", car si les
Etats-Unis ne reçoivent pas les noms promis par l'accord du 19
août, ils risquent de réactiver des plaintes qui pourraient
s'avérer dévastatrices pour une UBS encore anémique». Sans parler
d'un retour sur la "liste grise" des paradis fiscaux.

Examen de conscience

Le Temps, pour lequel le Conseil fédéral a pris "de très gros
risques dont les conséquences en sont pas encore entièrement
mesurables, considère que le gouvernement devra "cerner très
rapidement l'impact du verdict qui vient d'être rendu. A un peu
plus longue échéance, on voit mal comment il éviterait un examen de
conscience plus approfondi, et dont il aurait à rendre
compte".



Le Quotidien jurassien assure que le système bancaire suisse voit
aussi son fameux secret conforté, "au moins pour quelque temps
encore" par la décision du TAF. "Mais il ne faut pas se leurrer, le
secret bancaire a été entamé", et "on ne reviendra pas en arrière,
même si les décisions de la justice helvétique peuvent retarder le
processus."



Le Tribunal administratif fédéral a donné vendredi un coup d'arrêt
à la procédure d'entraide avec les Etats-Unis dans l'affaire UBS en
acceptant le recours d'une contribuable américaine et réduit ainsi
la portée de l'accord signé avec les Etats-Unis.



ats/cab

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La victoire du "droit" saluée outre-Sarine

En Suisse alémanique, la plupart des quotidiens disent leur plaisir de voir la justice s'exprimer indépendamment du pouvoir politique.

Il est heureux que la justice ait fait son travail et ce de manière indépendante, se réjouit le Tages-Anzeiger.

Idem dans le Neue Luzerner Zeitung: la justice suisse travaille en toute indépendance et ordonne le respect des lois, même si cela n'est pas en faveur du pays.

Même son de cloche dans le Basler Zeitung, pour lequel l'Etat de droit fonctionne et que "les plus hautes instances judiciaires n'ont pas craint de faire régner le droit."