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Les délégués libéraux-radicaux réunis à Berne

Hans-Rudolf Merz, Fulvio Pelli et Didier Burkhalter ont évité le sujet UBS.
Hans-Rudolf Merz, Fulvio Pelli et Didier Burkhalter ont évité le sujet UBS.
Pour mettre fin à l'explosion des coûts de la santé, le PLR prône la transparence et la responsabilité individuelle. Réunis en assemblée samedi à Berne, les délégués ont adopté une stratégie en ce sens et donné des consignes de vote dénuées de surprises pour le 7 mars. L'affaire UBS n'a pas été évoquée ouvertement.

Malgré la présence de Hans-Rudolf Merz, l'affaire UBS n'a pas
été abordée par les libéraux-radicaux au lendemain de la décision
du Tribunal administratif fédéral (TAF), qui a déclaré illégal
l'arrangement du Conseil fédéral avec Washington. Le ministre des
Finances s'est toutefois exprimé dans la presse et devant les caméras de la TSR en marge de
l'assemblée.



Concernant la santé, au centre du papier stratégique approuvé par
les quelque 300 libéraux-radicaux figurent la transparence des
coûts et la qualité des soins. Le PLR exige ainsi qu'une agence de
rating indépendante soit créée pour toute la Suisse d'ici
2012.



Les délégués ont également été séduits par l'idée d'instaurer
avant 2011 un projet de «managed care» (réseaux de soins). Les
caisses maladie se verraient obligées de proposer au minimum une
offre liée à un tel système. Les assurés qui y souscrivent
bénéficieraient de primes plus basses et seraient remboursés à 90%
au lieu de 80% pour les autres modèles.



Si plusieurs voix se sont levées contre elle durant l'assemblée,
la revendication prônant la liberté de contracter entre les
assureurs et les fournisseurs de prestations a finalement passé la
rampe. Les délégués ont dans la foulée voté en faveur de la
suppression du gel des nouveaux cabinets médicaux.

Incitations à la vie saine balayées


C'est un tout autre accueil qui a été réservé aux modèles
d'assurance alternatifs récompensant financièrement les personnes
qui atteignent des buts de santé personnels et respectent leurs
thérapies. Les libéraux-radicaux ont balayé cette proposition de
leur direction, en évoquant un sérieux problème éthique.



Didier Burkhalter a appelé à décloisonner le système de la santé
tout en faisant mieux jouer la concurrence. La Suisse devrait
prendre en compte d'autres modèles novateurs instaurés à
l'étranger. Et de citer le dossier électronique du patient ou la
concurrence régulée.



Egalement à l'ordre du jour de l'assemblée, les discussions sur
les mots d'ordre pour les votations fédérales du 7 mars n'ont pas
donné lieu à de grandes surprises. A une quasi unanimité (3
oppositions et 6 abstentions), les délégués ont suivi leur comité
directeur et soutenu la révision de la loi sur la prévoyance
professionnelle.

Soutien limité aux bonus

Le déficit annuel des caisses de pension va croissant à cause
d'un taux de conversion ne tenant pas compte de l'augmentation de
l'espérance de vie, selon le parti. Une adaptation à la baisse est
devenue urgente.



A deux oppositions près, les membres du parti bourgeois ont aussi
accepté le nouvel article constitutionnel sur la recherche humaine.
Cette dernière, si elle est indispensable pour garantir des soins
de qualité, doit être clairement délimitée.

Or, elle «se pratique aujourd'hui sur la base de lois
disparates, sans aucune harmonisation cantonale», a rappelé la
conseillère nationale Martine Brunschwig Graf (GE). La nouvelle
réglementation fournit un cadre. De plus, elle est en accord avec
les normes établies sur le plan international.



Dans son allocution, le président du parti Fulvio Pelli a de son
côté appelé à une application conséquente des nouvelles mesures de
la FINMA en matière de rémunérations. Si le PLR se positionne
contre la taxation des bonus, ce «soutien a des limites», a tonné
le conseiller national.



ats/cab/ther

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Fulvio Pelli fustige PS et UDC

La Suisse vit une période agitée, a concédé samedi le président du PLR Fulvio Pelli. Pour maintenir leur pays à la pointe mondiale, les Helvètes doivent se responsabiliser plutôt que de se laisser aller à des guerres politiques, a-t-il dit en assemblée des délégués, citant les attaques incessantes contre les conseillers fédéraux ou encore l'appel à des commissions d'enquête parlementaire. Les libéraux-radicaux ne doivent pas entrer dans ce jeu, selon leur président.

«Nous combattons les Rapetou de la nation: les socialistes». Si leur ligne de conduite était respectée, près de 13 milliards de francs supplémentaires manqueraient dans les caisses helvétiques, selon Fulvio Pelli. Le conseiller fédéral PLR Hans-Rudolf Merz a, au contraire, réussi à limiter la casse.

Egalement dans le collimateur du Tessinois: les «démagogues conservateurs de l'Albisgüetli», qui croient garantir un meilleur avenir à la Suisse en disant constamment «non». L'UDC tire par exemple à boulets rouges sur les bilatérales et les travailleurs allemands.

Dans ce délicat contexte de tiraillements entre une gauche formée de Rapetou et une droite de démagogues, il revient entre autres au monde économique de prendre ses responsabilités, a poursuivi Fulvio Pelli.

Les mots d'ordre du PDC

Le PDC recommande d'approuver l'article constitutionnel relatif à la recherche sur l'être humain, soumis au vote le 7 mars. Car le nouveau texte «crée une base importante permettant d'uniformiser la réglementation dans toute la Suisse». De plus, l'article institue «un équilibre entre d'une part la protection de la dignité et de la personnalité de l'être humain et d'autre part le maintien de la liberté de la recherche», écrit le PDC dans un communiqué diffusé samedi.

En revanche, le PDC recommande le «non» à l'institution d'un avocat pour animaux. Il juge celle-ci «superflue».

Les démocrates-chrétiens s'étaient déjà prononcés en juin dernier en faveur de la réduction du taux de conversion du 2e pilier, troisième objet soumis au scrutin populaire dans un mois et demi.