Le nombre de bénéficiaires en 2018 a baissé en moyenne de 1,1% par rapport à l'année précédente dans les 14 villes étudiées par le rapport de l'Initiative des villes pour la politique sociale.
Ces villes — Bâle, Berne, Bienne (BE), Coire, Lausanne, Lucerne, Saint-Gall, Schaffhouse, Schlieren (ZH), Uster (ZH), Wädenswil (ZH), Winterthour (ZH), Zoug et Zurich — accueillent au total plus du quart des bénéficiaires de l’aide sociale enregistrés en Suisse.
En comparaison avec 2017, le taux d’aide sociale est stable dans huit villes et baisse légèrement dans six. Bienne reste en tête (11%), suivie par Lausanne (7,8%) et Bâle (6,6%). C'est à Lausanne (-10,3%), Bienne (-4,3%) et Zurich (-4,2%) que la diminution des dossiers est la plus significative.
Diverses raisons peuvent expliquer cette baisse suivant les villes: amélioration du contexte sur le marché du travail, réorganisation des services sociaux, arrivée de ménages à faible risque de dépendre de l’aide sociale, etc.
Augmentation de la durée de soutien
La durée médiane de soutien, elle, a toutefois augmenté au cours des cinq dernières années, progressant de manière assez nette dans plusieurs villes. C'est à Bienne (41 mois), Bâle (34 mois) et Berne (33 mois) qu'elle est la plus longue.
Parmi les dossiers actifs l'an passé, à l'échelle suisse, plus du quart étaient suivis depuis plus de cinq ans.
Hausse du risque dès 46 ans
Le rapport insiste aussi sur le fait que le risque de dépendre de l'aide sociale varie sensiblement en fonction des groupes de personnes considérés.
Si les personnes seules et les familles monoparentales présentent un risque supérieur à la moyenne de dépendre de l'aide sociale, c'est aussi de plus en plus le cas pour les personnes à partir de l’âge de 46 ans.
Au cours des dix dernières années, toutes les villes comparées ont constaté une hausse sensible de 3,3% à 4,8% du taux d’aide sociale chez les plus de 55 ans.
Mais chez les 46-55 ans aussi, le taux d’aide sociale a augmenté sur la même période, passant de 4,9% à 5,7%. L'étude explique que cette tranche d’âge affronte "plusieurs problématiques cumulées": le changement structurel de l'économie, un accès plus difficile au marché du travail ou encore une santé fragile.
L'exigence de formation monte
C'est particulièrement vrai pour les personnes sans diplôme professionnel. Dans les villes participant au rapport, plus de la moitié des bénéficiaires de l'aide sociale adultes ne disposent d'aucune formation.
Face à une économie qui exige davantage de hautes qualifications, il devient de plus en plus difficile pour les personnes peu formées de s’assurer un revenu stable et suffisant.
Elles sont plus exposées au chômage de longue durée et, en corollaire, à l’aide sociale, relève le rapport, qui appelle à améliorer les possibilités de formation et de formation continue pour les personnes à l'aide sociale.
Article web: Pauline Turuban