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Burkhalter fait de la santé sa grande priorité

Le Neuchâtelois a surtout insisté sur la qualité des soins à améliorer.
Le Neuchâtelois a surtout insisté sur la qualité des soins à améliorer.
Après trois mois au Conseil fédéral, Didier Burkhalter ne veut pas révolutionner le système mais le renforcer en fixant des priorités. Ses buts: réduire de trois points la hausse des primes maladie 2011, améliorer les soins ainsi que consolider la sécurité sociale et la formation.

A l'heure de présenter le bilan de ses 100 premiers jours passés
au Conseil fédéral, Didier Burkhalter s'est pris à citer le général
de Gaulle: "gouverner, c'est choisir entre des désavantages". "J'y
pense quasiment chaque jour depuis mon entrée en fonction" début
novembre, a admis le Neuchâtelois, qui a tenu son discours à
l'hôtel zum Aeusseren Stand, haut lieu du radicalisme et ancien
siège du Conseil des Etats. Fidèle à son image, le conseiller
fédéral s'est montré prudent, évitant toute déclaration
fracassante.



Interrogé sur l'intention de l'Allemagne d'acheter des données
bancaires volées en Suisse, il s'est contenté de prôner une accélération des négociations pour un accord de double imposition
avec Berlin reconnaissant l'évasion fiscale.



Quant aux critiques qui frappent le Conseil fédéral ces derniers
temps, "elles sont normales", pour lui. Son analyse: elles sont
liées "au fait que nous intervenons, que nous gouvernons au lieu de
gérer uniquement les acquis".

Une "task force" de la santé

Concernant la santé, le radical a insisté sur la nécessité
d'augmenter la qualité des soins et la prévention, plus que sur
l'explosion des coûts. Une "task force" sera créée pour prendre les
choses en main. Le Neuchâtelois espère que le Parlement adoptera en
mars le paquet de mesures urgentes lancées par Pascal
Couchepin.



Avec les décisions prises par le gouvernement, celui-ci devrait
permettre de contenir de 3 points l'augmentation des primes pour
l'an prochain. Et de marteler sa volonté de généraliser les réseaux
de soins intégrés.



Le révision de la loi sur l'assurance maladie (LAMal) consacrée à
la promotion des modèles "managed care" devrait entrer en vigueur
au plus tard en 2012, a-t-il noté. Idem du nouveau financement
hospitalier, avec les forfaits par cas. Rayon social, l'adage reste
le même: consolider le système pour faire face au vieillissement de
la population et à l'endettement progressif des assurances. "Si on
ne bouge pas, on devient vulnérable, or il faut penser à nos
enfants et à nos petits enfants".

Formation et culture pas oubliées

Pour ce qui est de la formation et de la culture, la Suisse doit
"s'adapter pour confirmer les hauts niveaux atteints", selon Didier
Burkhalter.



Quant à la création d'un département de la formation, idée chère
au radical, elle est en discussion, tout comme le renforcement de
la présidence. "La mise en place, si elle se confirme, n'aura lieu
qu'en 2012, après les prochaines élections fédérales", a-t-il
rappelé.



ats/mej

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Votation du 7 mars dans le viseur

La première épreuve est agendée le 7 mars, avec la votation sur la baisse du taux de conversion des rentes du 2e pilier, un sujet défendu par Didier Burkhalter. "La population doit comprendre que tout le système social est en danger si on ne parvient pas à assainir les finances", a-t-il souligné, tout en reconnaissant qu'"il sera difficile d'obtenir un oui".

Pourtant, "il n'y a pas de plan b"; il faudra probablement élaborer un nouveau projet et certaines caisses de pension en difficulté devront peut-être prendre des mesures.

La 6e révision de l'assurance invalidité devrait progresser, son premier volet étant transmis aux Chambres ce printemps, tandis que le second, fixant un net durcissement des conditions d'octroi ira en consultation.

Le ministre des affaires sociales se fait du souci pour le sort de la 11e révision de l'AVS et a appellé le Parlement à trouver un accord "raisonnable". Il pense pour sa part déjà à la 12e révision comptant un "mécanisme automatique d'adaptation aux réalités démographiques et économiques", sorte de frein à l'endettement de l'AVS.

Ensuite, Didier Bukhalter s'attaquera aux allocations familiales (une rente par enfant, même pour les indépendants) et au financement de l'assurance maternité. Les cotisations salariales risquent de passer de 0,3 à 0,5% l'an prochain.