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Fisc allemand: Didier Burkhalter veut aller vite

Après 100 jours à Berne, le ministre Burkhalter se montre convaincant.
Didier Burkhalter a rappelé que l'Allemagne est l'un des premiers partenaires de la Suisse.
"C'est une agression générale contre la Suisse", a lancé mardi à Berne Didier Burkhalter, faisant allusion aux listes de noms volées aux banques helvétiques qui intéressent le fisc allemand. Le ministre de l'Intérieur a souligné qu'il s'agit à présent de "stabiliser les relations de la Suisse avec ses voisins".

"L'Allemagne est particulièrement importante pour la Suisse et
il faut retrouver un équilibre", a relevé Didier Burkhalter lors de
la présentation de son bilan après 100 jours passés au gouvernement . Selon lui, l'atmosphère était
très bonne ces dernières semaines et ce serait dommage qu'elle se
détériore.

Didier Burkhalter, invité spécial du 19:30 de la TSR et de Forum
sur la RSR, a tenu à mettre en avant le débat qui existe en
Allemagne également autour de la question de la légitimité d'une
utilisation par le fisc germanique de données volées dans des
banques suisses.



Il a aussi insisté sur le fait que la Suisse n'avait pas une image
aussi mauvaise que le laissent supposer les médias et qu'elle
disposait de nombreux atouts pour faire face à la crise actuelle.
Il a défendu également l'approche prudente et coordonnée du Conseil
fédéral dans la polémique qui l'oppose à l'Allemagne.

Discussion au gouvernement mercredi

Il faut faire en
sorte de ne pas exagérer les tensions quand elles surviennent, mais
au contraire de clarifier rapidement la situation.

Didier Burkhalter, au 19:30 de la TSR
mardi

Le Conseil fédéral va traiter cet objet
dans sa séance de mercredi et le ministre de l'Intérieur n'a pas
voulu en dire plus avant que le gouvernement ne prenne position.
"On ne peut pas avoir des fronts partout, cela devient difficile
pour la petite Suisse", a-t-il encore observé.



La tâche du gouvernement est donc de "consolider les relations
entre la Suisse et l'Allemagne, comme avec ses principaux
partenaires européens". Quant à la responsabilité du monde
bancaire, Didier Burkhalter ne veut pas désigner des coupables: "on
ne peut pas dire qu'il n'a pas bougé". Là encore, le ministre de
l'Intérieur ne veut pas épiloguer avant la réunion du gouvernement
de mercredi.

Entretien secret entre Berne et Berlin

De son côté,
Hans-Rudolf Merz s'est entretenu mardi par téléphone avec son
homologue allemand, Wolfgang Schäuble, à propos des données
bancaires volées. Rien n'a filtré toutefois.

Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, s'attend
de son côté à ce qu'une décision sur un éventuel achat des données
bancaires volées en Suisse puisse être prise bientôt. Cette
possibilité fait actuellement l'objet d'un minutieux examen
juridique.



Berlin veut surtout éviter le "scénario catastrophe" qui
empêcherait une utilisation des données achetées à cause d'une
erreur de procédure.



Les données suisses sur de possibles fraudeurs du fisc allemand
sont actuellement examinées par les autorités fiscales du Land de
Nordrhein-Westfalen. Berne avait averti lundi que la Suisse
n'accorderait pas l'entraide administrative sur ces données.



agences/mej

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