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Carla Del Ponte estime qu'il faut rapatrier les djihadistes suisses

Carla Del Ponte. [RTS]
Carla Del Ponte estime qu'il faut rapatrier les voyageurs suisses du djihad / Le Journal horaire / 25 sec. / le 26 octobre 2019
L'ancienne procureure générale de la Confédération Carla Del Ponte critique le Conseil fédéral, qui refuse de rapatrier les voyageurs suisses du djihad. Ce n'est qu'en les traduisant ici en justice, dit-elle, qu'on pourra apprendre de ces cas.

"De mon point de vue, il vaut mieux rapatrier activement les djihadistes et les traduire ici en justice", explique celle qui a également été enquêtrice spéciale de l'ONU dans une interview accordée à la Schweiz am Wochenende. Elle ne comprend pas pourquoi la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter rejette cette proposition.

Il est important de connaître les faits et de savoir pourquoi une personne est partie à la guerre, estime Carla Del Ponte. "Ce n'est que de cette façon que nous pourrons apprendre quelque chose de ces cas". Pour elle, les procureurs en Suisse pourraient sans problème inculper ces personnes.

Pour un rapatriement "maîtrisé"

Il vaut en outre mieux rapatrier ces personnes de manière maîtrisée que de les laisser potentiellement entrer de façon incontrôlée. "Cela est plus dangereux", note l'ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

Revenant sur la préférence de Karin Keller-Sutter de voir les djihadistes jugés sur place par un tribunal international, Carla Del Ponte interroge: "Devant quel tribunal?" Il n'y en a pas et s'il y en avait ce serait au mieux un tribunal islamique, sans garanties de respect de l'Etat de droit, estime-t-elle.

Raisons de sécurité avancées à Berne

La ministre de la Justice Karin Keller-Sutter s'oppose au retour des djihadistes suisses pour des raisons de sécurité. Le Conseil fédéral a décidé de ne pas rapatrier activement les adultes, mais n'interdira toutefois pas un retour en Suisse. Pour les mineurs, un rapatriement pourra être examiné au cas par cas, dans l’intérêt de l’enfant.

>> Lire aussi : Deux Suisses sous enquête pour leurs liens présumés avec l'EI

ats/oang

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Le président turc Erdogan accusé de crimes de guerres

Carla Del Ponte revient également dans l'interview sur le rôle de la Turquie dans le conflit syrien.

En envahissant la Syrie, ce pays viole le droit international, affirme-t-elle. "C'est une honte que la communauté internationale tolère cela."

"Le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait faire l'objet d'une enquête et celui-ci devrait ensuite être inculpé pour crimes de guerre", poursuit l'ancienne procureure même si elle concède que cela est "de toute façon irréaliste". Et d'ajouter: "il ne doit pas s'en sortir indemne".