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Verte, jeune et femme, l'élue aux Etats Céline Vara incarne le futur Parlement

Céline Vara (Vert/NE) est la première femme écologiste à rejoindre la Chambre des cantons. [Keystone - Jean-Christophe Bott^]
Le monde politique est en ébullition en Suisse! Eclairages de la sénatrice Céline Vara / 19h30 / 8 min. / le 27 octobre 2019
"On a l’opportunité de faire quelque chose durant cette législature, mais il nous faudra le soutien des gens qui étaient dans la rue", estime la nouvelle élue à la Chambre haute Céline Vara (Verts/NE). Pour elle, la légitimité d'un Vert au Conseil fédéral ne fait aucun doute.

Jusqu'ici élue au Grand Conseil neuchâtelois, la vice-présidente des Verts suisses Céline Vara a créé la surprise en ravissant le siège des socialistes au Conseil des Etats le 20 octobre dernier. Elle est la première femme écologiste à rejoindre la Chambre des cantons.

Invitée sur le plateau du 19h30 dimanche, elle confirme sans ambiguïté la volonté des Verts de chiper un siège du Conseil fédéral au PLR, une ambition qu'elle juge légitime: "Notre groupe, aujourd'hui, pèse autant au Conseil national que le groupe PLR. Il n’y a plus rien qui justifie qu'il ait deux sièges", avance Céline Vara.

"Qualifier les Verts de bourgeois, c'est risible"

Même si son entrée aux Etats s'est faite au prix d'un siège socialiste, elle estime que ce grand frère de gauche est et restera le principal allié des Verts sous la coupole. "Aujourd'hui, l’enjeu, c’est plutôt de renforcer cette gauche également au Conseil fédéral. On a l’opportunité durant cette législature de faire quelque chose, mais il nous faudra le soutien des gens qui étaient dans la rue", poursuit-elle.

Si je suscite de l’inquiétude à mes adversaires politiques, j’en suis ravie

Céline Vara (Verts/NE)

En tant que porte-drapeau de la nouvelle vague jeune, écolo et féministe qui a déferlé sur la Suisse – que d'aucuns ont qualifiée de "nouvelle bourgeoisie bobo" – elle fait peur aux dinosaures de la politique. "Si je suscite de l’inquiétude à mes adversaires politiques, j’en suis ravie", s'en amuse-t-elle, "mais qualifier les Verts de bourgeois, c’est risible".

Après le National, les femmes à l'assaut des Etats

Après les élections fédérales du 20 octobre, la Chambre du peuple compte désormais 84 élues, soit 20 de plus que lors de la précédente législature. C'est le saut le plus notable enregistré depuis 1971, quand onze femmes avaient été élues à la faveur de l'introduction du suffrage féminin.

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Du côté du Conseil des Etats, cinq femmes ont passé la rampe dès le premier tour. Parmi elles, l'ancienne conseillère d'Etat jurassienne Elisabeth Baume-Schneider (PS) a fait son entrée à Berne.

La place des femmes devrait encore se renforcer au deuxième tour au sein de cette Chambre traditionnellement très masculine. "L'ère du politicien de plus de 60 ans avec le costume gris, c'est fini", illustre d'ailleurs la jeune maman Céline Vara. La députation romande pourrait montrer l'exemple et passer de trois à six sièges. Les mieux placées sont Lisa Mazzone (Verts/GE), Ada Marra (PS/VD), Adèle Thorens (Verts/VD) et Marianne Maret (PDC/VS).

Aux Etats, l'ère du politicien de plus de 60 ans avec le costume gris, c'est fini

Céline Vara

La marée verte pourrait encore monter

La vague verte, elle, pourrait continuer. Interrogé mardi dernier sur la radio alémanique SRF, le politologue Marc Bühlmann estiment que les conseillères nationales écologistes Lisa Mazzone (GE), Adèle Thorens (VD), Regula Rytz (BE) et Maya Graf (BL) ont "des chances réalistes" de faire le saut d'une chambre à l'autre. Elles rejoindraient leurs deux collègues de parti déjà élus au 1er tour, Céline Vara justement, et Mathias Zopfi (GL).

ab/cab/vic

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