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Face aux dangers des médicaments contrefaits, les douanes réagissent

MEDICAMENTS FRAUDULEUX
MEDICAMENTS FRAUDULEUX / L'actu en vidéo / 1 min. / le 28 octobre 2019
Le phénomène des médicaments contrefaits prend de l'ampleur au niveau international et la Suisse n'est pas épargnée. Depuis le début de cette année, les douanes helvétiques sont passées à l'offensive et les saisies ont explosé.

En quelques clics sur internet, tout un chacun peut désormais commander des médicaments contrefaits. Cette tendance à la hausse s'explique entre autres par la facilité d'acquisition.

Pour un jeune homme, qui souhaite rester anonyme, c'est un dérivé du Viagra, célèbre stimulant érectile, qui a éveillé l'intérêt: "C'est pour s'amuser, c'est du fun. C'est juste un support supplémentaire pour être non pas plus performant, mais pour avoir plus d'assurance. Ici, en Suisse, il faut une ordonnance et il y a aussi la question du prix (...) En commandant sur internet, on reçoit le produit en deux-trois semaines, tranquille", explique celui qui avoue être un consommateur régulier.

Une consommation qui s'avère être tout à fait illégale aux yeux de la loi.

Explosion récente des saisies

Selon les douanes, ce sont avant tout des organisations criminelles qui se cachent derrière ces sites de pharmacies en ligne.

"Environ deux tiers des médicaments contrefaits viennent d'Asie. Là-dessus, le plus gros pourcentage concerne l'Inde", explique Tanja Brunner, de l'Administration fédérale des douanes, lundi dans le 19h30.

Depuis cette année, les douanes ont d'ailleurs décidé de lancer une offensive pour intercepter ces paquets et les résultats sont impressionnants. "En deux ans, les saisies de médicaments importés illégalement ont explosé", explique Tanja Brunner.

Dans le lot des produits non conformes figurent surtout des médicaments contre l'impuissance sexuelle mais aussi des antibiotiques ou des anxiolytiques. Présentés sans ordonnance et, la plupart du temps, sans notice d'emballage ni mise en garde sur d'éventuels effets secondaires, ces produits comportent une part de risque.

Direction Swissmedic

Après saisie, les médicaments confisqués sont envoyés directement à Berne, chez Swissmedic, l'organe de contrôle de la Confédération. Dans une salle sécurisée, les produits frauduleux sont entreposés jusqu'à leur destruction. Souvent, les médicaments qui y parviennent ont des composants plus que douteux qui peuvent s'avérer très dangereux pour le consommateur.

Nicolas Fotinos, collaborateur scientifique au contrôle du marché des médicaments chez Swissmedic, se souvient par exemple d'un médicament contre l'impuissance qui avait un enrobage argenté: "Quand on a fait les analyses, on a trouvé de fortes traces de métaux lourds, du plomb, du mercure et de l'arsenic."

L'achat illégal dans ces pharmacies online s'apparente donc souvent au jeu de la roulette russe pour les clients: "Quand on voit les risques que prennent les gens pour leur santé (...) et parfois pas pour des raisons médicales mais pour des raisons de bien-être ou d'amélioration (...) c'est quelque chose de totalement inconcevable", s'alarme Nicolas Fotinos.

20'000 médicaments contrefaits entrent en Suisse chaque année

Malgré les efforts du service des douanes, on estime que chaque année près de 20'000 médicaments contrefaits franchissent la frontière suisse.

Si ce commerce parallèle représente encore une infime partie du marché, il reste un problème de santé publique qui continue à être extrêmement préoccupant.

>> Revoir le reportage du 19h30:

Sujet TV: Julien Guillaume

Adaptation web: Tristan Hertig

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