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Les cancers sont en hausse en Suisse, mais on en meurt de moins en moins

Un accélérateur linéaire utilisé pour traiter des cancer par radiothérapie. [Keystone - Laurent Gillieron]
Les cancers sont en hausse en Suisse, mais on en meurt de moins en moins / Le 12h30 / 2 min. / le 29 octobre 2019
Le nombre des cas de cancer est en hausse en Suisse, selon une étude de l'Office fédéral de la statistique publiée mardi. On assiste en revanche à une baisse de la mortalité causée par cette maladie ces 30 dernières années.

Durant la période 2011-2015, près de 40'500 personnes ont développé un cancer chaque année, soit 21'800 hommes et 18'680 femmes. C'est environ 2000 cas de plus par rapport à cinq ans auparavant, indique l'OFS. Cette progression est due en premier lieu à l'évolution démographique, qui se caractérise par une forte hausse du nombre de personnes âgées, selon le rapport.

Les cancers de la prostate (6070 cas), du sein (6040), le cancer colorectal (4300) et le cancer du poumon (4250) totalisent un peu plus de la moitié des cas, précise l'étude.

Le risque augmente avec l'âge

Sans compter la courbe démographique, le risque intrinsèque de cancer, lui, n'a pas subi de hausse. Si la maladie peut survenir à n'importe quel âge, le risque augmente clairement avec les années. Le risque d'être atteint d'un cancer avant l'âge de 70 ans est de 24% chez les hommes et de 21% environ chez les femmes. Aujourd'hui, 48% des hommes et 42% des femmes doivent s'attendre à développer un cancer au cours de leur vie, relève l'OFS.

La relation entre l'incidence et l'âge n'est pas la même selon le sexe. Avant 55 ans, les femmes sont plus touchées par le cancer que les hommes. Après cet âge, le rapport s'inverse: chez les plus de 70 ans, le taux d’incidence du cancer chez l’homme est presque deux fois plus élevé que chez la femme.

Risque de décès à la suite du cancer en baisse

Quant au risque de décéder à la suite d'un cancer, il diminue. En 30 ans, le taux de mortalité standardisé a baissé de 27% chez les femmes et de 37% chez les hommes, selon les chiffres de l'OFS.

Une femme a donc aujourd'hui un risque de mourir d'un cancer inférieur d'un quart à celui d'une femme du même âge 30 ans plus tôt. Chez les hommes, la différence est même de plus d'un tiers, relève l'étude. Environ 16'700 personnes (près de 9260 hommes et 7460 femmes) sont décédées en moyenne chaque année d'un cancer au cours de la période 2011 - 2015.

Chez les hommes, le cancer responsable du plus grand nombre de décès est le cancer du poumon, suivi par celui de la prostate. Chez les femmes, c'est celui du sein, suivi par celui du poumon.

Les chances de guérison se sont nettement améliorées: inférieures à 20% en 1950, elles dépassent aujourd'hui les 80%. Avec l'Autriche, la Norvège et le Danemark, la Suisse compte parmi les pays où les traitements donnent les meilleurs résultats.

ats/ebz

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Rare chez le enfants

Le cancer est plus rare chez l'enfant. Seul 0,5% des tumeurs apparaissent pendant l'enfance (0 à 14 ans), ce qui correspond à environ 210 nouveaux cas par an, toujours entre 2011 et 2015. La mortalité est, elle, en recul au fil des ans. Le cancer représente cependant, comme chez l'adulte, la deuxième cause de mortalité, avec 26 décès enregistrés en moyenne chaque année, indique l'OFS.

Le cancer se développe plus souvent chez les nourrissons et chez les enfants de 1 à 4 ans que chez ceux en début de scolarité. Le taux de nouveaux cas augmente à nouveau lentement à partir de l'adolescence. Pratiquement toutes les tumeurs sont plus fréquentes chez les garçons que chez les filles.