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Les logements étudiants en pleine expansion hors des grandes villes

Le marché des logements d'étudiants se développe. Exemple à Neuchâtel de ce marché juteux.
Le marché des logements d'étudiants se développe. Exemple à Neuchâtel de ce marché juteux. / 19h30 / 2 min. / le 29 octobre 2019
Les étudiants sont de plus en plus nombreux à quitter le domicile familial et à vivre dans des logements d'étudiants. Ce marché est ainsi en plein développement et les rendements sont beaucoup plus élevés que celui du logement traditionnel.

Selon une étude d'UBS, le nombre de logements destinés aux étudiants est insuffisant en Suisse. Le nombre d'étudiants qui cherchent un appartement a en effet doublé entre 2005 et 2016, car ils sont de plus en plus nombreux à effectuer leurs études à l'étranger et donc à venir de l'étranger.

Les exemples sont nombreux, à l'image de Valentin, interrogé dans le 19h30: "Je viens de France, j'ai trouvé mon stage à Neuchâtel, je ne pouvais pas venir sur place pour chercher les logements, j'étais dans le rush, j'ai vu ça sur internet et je me suis dit que c'était la meilleure solution".

Grand projet à Neuchâtel

A Neuchâtel, les constructions de logements pour étudiants ont le vent en poupe. Un grand projet immobilier est d'ailleurs en train de sortir de terre dans le quartier des Portes-Rouges, à quelques centaines de mètres de la faculté des sciences de l'Université de Neuchâtel.

L'investisseur est un concessionnaire romand de réseau de vente automobile. D'ici 2021, au-dessus de son nouveau garage, il mettra en location 90 logements destinés aux étudiants.

Daniel Knöpfel, président du groupe Facchinetti, explique que l'analyse de marché a montré qu'il y a un manque par rapport au segment du logement estudiantin. "Et surtout, il y a un manque d'appartements multiples, ceux qui créent une sorte de campus. Ceux-ci existent très peu dans le canton de Neuchâtel et on avait envie de créer un vrai campus pour étudiants". A ses yeux, il était aussi important de jouer sur la proximité des différentes universités pour réaliser ces appartements.

>> L'interview de Daniel Knöpfel :

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L'interview de Daniel Knöpfel sur les logements à Neuchâtel / L'actu en vidéo / 1 min. / le 29 octobre 2019

Moins intéressant dans les grandes villes

Dans les villes universitaires romandes, au grand maximum 15% des étudiants peuvent être hébergés dans des logements qui leur sont destinés. Et ce marché est intéressant pour les investisseurs, principalement hors des très grandes villes.

La situation n'est en effet pas la même dans les toutes grandes villes, explique Jean-Raphaël Fontannaz, responsable de la communication du monde francophone de l'UBS: "Je pense en particulier à Zurich et à Genève où le logement estudiantin subventionné est extrêmement important, ce qui fait que pour un investisseur privé, il est difficile d'arriver avec des prix concurrentiels sur le marché, d'autant plus que dans ces deux villes, le marché immobilier est relativement onéreux, avec les loyers les plus élevés du pays".

De juteux investissements

Ailleurs en Suisse romande, à Sion, à Fribourg et à Neuchâtel, les investissements peuvent être très juteux, comme l'explique le propriétaire d'un nouveau complexe privé qui vient d'ouvrir ses portes dans le quartier des Saars à Neuchâtel. Il a agrandi un ancien immeuble de quatre appartements pour y installer 12 chambres et 19 studios meublés destinés principalement aux étudiants.

Pour attirer les étudiants, il a tout misé sur le confort: dans chaque appartement on trouve un lave-vaisselle, un canapé-lit ou un lit large. Le coût supplémentaire de l'investissement atteint 10'000 francs par studio, soit à peu près 300'000 francs pour l'ensemble du bâtiment. En contrepartie, le rendement de son immeuble sera beaucoup plus élevé, de près de 65%.

En effet, les deux studios sont loués 1000 francs chacun par mois, alors qu'ils occupent la surface d'un deux pièces qui serait loué à 1200 francs. La plus-value sur la même surface atteint ainsi 800 francs.

Ces constructions pour étudiants font leur apparition aussi hors des villes universitaires. Les HES, les centres de formations ou encore les antennes EPFL attirent cette population hors des grands centres, comme à Sion, Sierre ou Yverdon.

Miroslav Mares/boi

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