Le PDC a plutôt limité la casse lors des élections fédérales du 20 octobre dernier, en ne perdant que deux sièges au Conseil national. "J'aurais signé ce matin pour un tel résultat", avait du reste déclaré dans la foulée son président Gerhard Pfister.
Le parti n’a perdu qu’un seul siège romand à la Chambre du peuple, celui du Vaudois Claude Béglé. Mais dans plusieurs bastions catholiques, la baisse de suffrages est importante: elle se monte à environ -5% en Valais, à Fribourg et dans le Jura.
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Meilleure stabilité en Suisse alémanique
Le PDC est resté beaucoup plus stable en Suisse alémanique, à l’image de la Lucernoise Andrea Gmür qui a été élue dès le premier tour au Conseil des Etats. La politicienne a quelques hypothèses face au recul du parti en terres romandes.
"Par exemple en Valais, on n'avait plus de candidats comme Viola Amherd ou Roberto Schmidt qui avaient toujours eu des résultats excellents", souligne-t-elle mercredi dans La Matinale. "A Genève, on avait aussi un candidat excellent, qui malheureusement a fait un peu des histoires pendant la législature passée et peut-être que cela a eu des conséquences aussi."
Sauver Fribourg et le Valais
Manque de relève ou manque de thèmes porteurs: le PDC baisse progressivement depuis plus de 20 ans. Mais il reste le parti le plus fort au Conseil des Etats, ce qui lui permet aussi de défendre sa présence au Conseil fédéral. Pour maintenir ce rang, il devra cependant l’emporter dans deux bastions historiques: le Valais et Fribourg. Or dans les deux cantons, les candidats PDC sont talonnés de près par de jeunes challengers, le socialiste valaisan Mathias Reynard et la PLR fribourgeoise Johanna Gapany.
L'optimisme du vice-président Charles Juillard
"En Valais, M. Reynard est très connu sur la scène politique et de ce côté-là je crois que c'est un candidat très sérieux, il ne faut pas le nier", avoue le vice-président du PDC Charles Juillard. "A Fribourg, c'est vrai que c'est un peu une surprise cette différence faible entre les deux candidats." Le Jurassien se dit cependant persuadé que la mobilisation est encore bien là au sein du PDC, tant en Valais qu'à Fribourg, et que le parti va pouvoir conserver ces deux sièges.
Derrière leur symbole, il y a aussi la réalité mathématique: le PDC est aujourd'hui le parti le mieux représenté au Conseil des Etats et veut le rester, afin notamment de défendre son droit à un siège au Conseil fédéral.
Julien Bangerter/oang