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La Suisse teste sa capacité à affronter une menace terroriste durable

L'exercice mettra à contribution 70 organisations, dont l'armée et les polices, dans toute la Suisse. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
L'exercice mettra à contribution 70 organisations, dont l'armée et les polices, dans toute la Suisse. - [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Les autorités vont mener un exercice sur trois jours, du 11 au 13 novembre, pour savoir si la Suisse est prête à affronter une menace terroriste durable. Il mettra à contribution 70 organisations dans tout le pays.

Cet exercice 2019 du Réseau national de sécurité (RNS), qui durera 52 heures, servira aussi à évaluer la collaboration entre les différents organes de sécurité dans un contexte terroriste très tendu, ont annoncé jeudi à Berne les responsables. Il a pour thème une menace persistante, comprenant des attaques à l'encontre d'infrastructures critiques, du chantage et de possibles attentats.

Le réseau s'aligne ainsi sur la stratégie de la Suisse pour la lutte antiterroriste élaborée il y a quatre ans par le Conseil fédéral, en collaboration avec les acteurs cantonaux. La prévention des crises en est l'un des principaux domaines d'action de cette stratégie.

Un scénario qui se veut très réaliste

Le scénario prévu par les autorités se veut des plus réalistes. Il a été affiné entre avril 2018 et septembre 2019 sous la forme de quatre rapports de situation remis aux participants de manière échelonnée.

Car la menace terroriste est réaliste en Suisse, a rappelé la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter dans le 12h30. "Cette semaine l'a montré avec une opération des autorités de la Confédération et des cantons contre des djihadistes. Alors il faut se préparer à tous les niveaux des organes de sécurité en Suisse."

Les acteurs impliqués ont pu adapter leurs plans et leurs stratégies à tous les niveaux afin de se tenir prêts pour le prochain rapport. A chaque fois, de nouvelles situations complexes sont venues s'ajouter aux précédentes, incitant la Confédération, les cantons et les exploitants des infrastructures critiques à s'adapter en conséquence dans un délai limité.

>> L'interview d''Alexandre Vautravers, expert en sécurité, dans La Matinale :

Alexandre Vautravers. [RTS]RTS
Le rôle de l'armée suisse en cas de crise sécuritaire majeure: interview d'Alexandre Vautravers / La Matinale / 7 min. / le 1 novembre 2019

Vérifier la possibilité de travailler ensemble

Pour cet exercice, le maître-mot est la coordination entre tous les acteurs de la sécurité. "Il faudra voir si le niveau opérationnel est prêt, si c'est vraiment possible de travailler ensemble, si la collaboration entre les cantons et la Confédération fait ses preuves, et il faudra en tirer les leçons", relève la cheffe du Département fédéral de Justice et Police.

L'exercice sera piloté via une régie mise en place à la caserne militaire de Berne. Le rapport final qui exposera les enseignements tirés devrait être publié mi-2020.

Evaluer la gestion des crises

Confédération, cantons et communes ont déjà fourni ces dernières années des efforts sur les autres axes que sont la prévention, la répression et la protection. Mais des exercices réguliers à l'échelle du Réseau national de sécurité sont nécessaires pour évaluer la gestion de crises.

>> Menace terroriste en Suisse: interview d'André Duvillard, délégué du Réseau national de sécurité :

Menace terroriste en Suisse: interview d’André Duvillard
Menace terroriste en Suisse: interview d'André Duvillard / L'invité-e d'actualité / 6 min. / le 30 octobre 2019

ats/oang

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Un scénario en deux parties

Le scénario envisagé débute en 2017 et prévoit que Genève est la cible de plusieurs attentats perpétrés par un groupe anticapitaliste, opposé aux valeurs occidentales, le Front de libération de l'Occident.

Deux ans plus tard, les terroristes reprennent du service et attaquent la centrale nucléaire de Beznau puis décident de s'en prendre à la population et à des personnalités politiques, faisant de nombreux morts et des centaines de blessés.