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Le PS prêt à soutenir le texte de l'UDC et de Minder

L'initiative Minder contre les rémunérations abusives suscite un large débat politique.
L'alliance de Thomas Minder avec l'UDC avait mis le PS dans l'embarras.
Le contre-projet indirect élaboré par l'UDC et Thomas Minder à l'initiative de ce dernier contre les rémunérations abusives des grands patrons pourrait bien être approuvé au Parlement. Le PS est prêt à le soutenir, pour autant que l'UDC confirme dans les actes ses propos.

Le secrétaire général du PS Thomas Christen a confirmé dimanche
la position de son parti, dévoilée dans la "SonntagsZeitung". Le PS
a soutenu dès le début l'initiative de Thomas Minder, qui est un
bon instrument pour limiter les salaires exorbitants des grands
patrons et renforcer le pouvoir des actionnaires, a-t-il dit.



Quant au contre-projet indirect élaboré par Christoph Blocher et
Thomas Minder, "le PS peut vivre avec", a déclaré Thomas Christen.
Il s'agit de quelque chose de concret et non pas d'un combat
électoral. Le plus urgent est de trouver des solutions et si cela
passe par une révision du droit des sociétés anonymes comme
proposé, le PS est intéressé, selon son secrétaire général.

Vingt propositions

Le PS entend maintenant déposer vingt propositions qui avaient
été rejetées l'an dernier au Parlement, notamment par l'UDC, a
souligné Thomas Christen. Qui attend donc de cette dernière qu'elle
confirme dans les actes ses intentions.



Le groupe parlementaire UDC a en tout cas approuvé à l'unanimité
samedi l'alliance passée par Christoph Blocher avec Thomas Minder.
Cet accord prévoit l'appui de l'entrepreneur schaffhousois au
contre-projet et, si celui-ci ne devait pas être approuvé par le
Parlement, le soutien de l'UDC à l'initiative.



Le PS se montre néanmoins sceptique sur la volonté de l'UDC à la
suite du communiqué publié jeudi par l'UDC et le PLR dans lequel
les deux formations se déclarent "unies sur de nombreux points",
alors que le PLR a toujours été contre toute réglementation. Les
directions des deux partis de droite se sont retrouvées pour tenter
de se mettre d'accord, pour l'heure sans résultat concret.

PLR et PDC sous pression

Le PLR soutient en effet avec le PDC le contre-projet direct à
l'initiative, c'est-à-dire un changement de la constitution et non
pas de la loi. Une position qui ne manque pas d'énerver Thomas
Minder, qui estime que ces deux formations n'ont pas saisi la
position de la population sur la question des rémunérations
abusives.



"Je prédis que le PDC et le PLR vont une nouvelle fois perdre
massivement aux prochaines élections s'ils prônent le rejet de mon
initiative", déclare l'entrepreneur schaffhousois samedi dans la
"Berner Zeitung". Il égratigne également le PS, qui n'a soutenu son
texte qu'idéologiquement, pas versé le moindre centime et récolté
moins de signatures que les "petits" Démocrates suisses, selon
lui.



Affilé à aucun parti, Thomas Minder estime que son accord avec
Christoph Blocher et l'UDC ne menace pas son indépendance. "J'ai le
beurre et l'argent du beurre", déclare-t-il, rappelant qu'en
politique il faut passer par des alliances.



ats/ant

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"Du populisme pur"

La démarche de Thomas Minder est qualifiée de "populisme pur" par le conseiller national et entrepreneur Otto Ineichen (PLR/LU), qui estime que Thomas Minder s'est fait berner. Christoph Blocher sait très bien que ses propositions sont impraticables, affirme Otto Ineichen dans le "Landbote" de Winterthour.

"L'élection annuelle du conseil d'administration et la limitation de ses droits vont bloquer les entreprises", selon lui. Le conseiller national libéral-radical reconnaît néanmoins que son parti et le PDC se trouvent contraints de négocier s'ils ne veulent pas que l'initiative soit soumise au peuple.