La COP représente 25'000 participants à loger. Le défi logistique est de taille et coûte très cher: la somme de 200 millions de francs avait été évoquée à une époque.
En août 2018, le Canton de Genève a essayé d'engager des contacts avec le DETEC pour accueillir la COP 26 en 2020: la Confédération lui a répondu que c'était trop tard, trop cher. Y a-t-il donc une probabilité que Genève accueille en urgence la COP 25?
Selon Franz Perrez, ambassadeur pour les questions de l'environnement de la Confédération, la probabilité n'est pas nulle, loin de là.
Concrètement, Santiago s'est désistée, mais la présidence de l'événement reste dans les mains du Chili, et de sa ministre de l'environnement Carolina Schmidt. Aujourd'hui, il s'agit pour elle, et pour le secrétariat de la COP, d'étudier ce qui est possible, et dans quel délai.
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Bonn, New York, Genève?
A ce stade, toute les options sont ouvertes: la conférence pourrait être purement et simplement annulée cette année. Si elle est maintenue au Chili, la repousser dans le temps. Toutefois, si la date actuelle est maintenue – ou du moins la même période – il faut trouver un autre lieu qui dépendra des contraintes logistiques.
Si la conférence devait être organisée dans l'urgence, on part du principe que son échelle, donc le nombre de personne à déplacer, serait revue à la baisse. Et donc, la ville idéale aurait des salles de congrès assez grandes pour un tel événement et également disponibles pour l'accueillir.
Trois options sont évoquées en priorité: Bonn, qui est le siège du Secrétariat de la COP, et les deux villes des Nations unies: New York et Genève.
Un accueil moins contraignant
Il y a deux ans, la Confédération ne voulait pas de la COP 26, jugeant que cette organisation était trop lourde à assumer.
Le Département de l'environnement estime que la situation d'aujourd'hui n'est pas comparable: présenter sa candidature pour être la ville hôte engage à beaucoup d'organisation en amont. Cela coûte aussi très cher: Glasgow, qui accueillera la COP 26 en novembre 2020, a un budget de plus de 100 millions de dollars.
Toutefois, si Genève devait héberger la COP en urgence, elle ne ferait que mettre ses murs à disposition: en effet, l'hôte – donc l'organisation – resterait formellement le Chili. Cette situation est par conséquent moins contraignante; les attentes ne seraient pas les mêmes, selon Franz Perrez.
Les autorités genevoises en attente
Du côté du Conseil d'Etat genevois, on ne se prononce pas pour l'instant. Le président du Collège, Antonio Hogders, n'a eu aucun contact avec la Confédération, et pour cause: la Suisse attend encore que les décideurs onusiens se réunissent lundi et choisissent les options à mettre à l'étude.
A ce stade, ni Genève, ni la Confédération ne peuvent prendre les devants. Toutefois, une chose est sûre pour Franz Perrez comme pour Antonio Hodgers: si Genève devait héberger en urgence la COP, ce serait un immense défi logistique, mais potentiellement un vrai bénéfice pour l'image de la Genève internationale.
Sujet radio: Rinny Gremaud
Adaptation web: Stéphanie Jaquet