Le quotidien alémanique parle d'un voyage "imminent" à Moscou, avec en ligne de mire une rencontre présidentielle avec l'homme fort de la Russie.
Avec ou sans cette rencontre, précédée par celles qu'Ueli Maurer a eues avec Donald Trump, Xi Jinping ou Hassan Rohani, cette présidence 2019 n'a vraiment rien à voir avec celle de 2013.
Lors de sa première année présidentielle, le conseiller fédéral - alors en charge de la Défense - avait limité au maximum ses déplacements à l'étranger. Il n'avait guère quitté la Suisse que pour signer un accord de libre-échange en Chine, pour les funérailles de Nelson Mandela en Afrique du Sud ou pour se rendre à l'assemblée générale de l'ONU à New York.
Un président globe-trotter
Six ans plus tard, Ueli Maurer est devenu un président globe-trotter, en multipliant les voyages et les rencontres de très haut niveau: il a rendu visite aux présidents américain, chinois et iranien, au Premier ministre japonais Shinzo Abe ou encore - tout récemment - au roi d'Arabie saoudite. Il avait également rencontré le nouvel homme fort du Brésil Jair Bolsonaro à Davos.
Et à ce tableau plutôt impressionnant, Ueli Maurer pourrait donc ajouter Vladimir Poutine. Selon les informations obtenues par la RTS, l'entourage du conseiller fédéral y travaille effectivement actuellement.
Défendre les intérêts de la place financière suisse
Cet appel du large du président s'explique notamment par sa casquette de ministre des Finances, qu'il a depuis 2016. Ce dicastère l'envoie régulièrement aux quatre coins du monde - notamment pour défendre les intérêts de la place financière suisse.
Mais certains élus socialistes et Verts, au nom des droits humains, s'offusquent de voir le président de la Confédération frayer avec des dirigeants controversés, à la tête de régimes autoritaires. Pour eux, Ueli Maurer aurait mieux à faire, et par exemple rencontrer la nouvelle présidente de la Commission européenne.
Une Suisse qui dialogue avec tout le monde
Ces critiques restent cependant plutôt isolées. La droite et d'autres élus de gauche défendent cette Suisse qui, via son président, dialogue avec tout le monde. C'est un atout, pour défendre différents intérêts du pays, politiques ou économiques, mais aussi pour faire passer certains messages - y compris au niveau des droits humains. On est là au coeur de la tradition et du savoir-faire helvétique: celui des bons offices.
Marc Menichini/oang