Aujourd'hui, les enfants sans-papiers sont scolarisés mais à la
sortie de l'école obligatoire, ils ne peuvent pas conclure de
contrat d'apprentissage, faute de statut légal. Seuls ceux qui
entrent au gymnase peuvent poursuivre leur formation.
"S'ils n'ont pas le niveau exigé, ils se retrouvent sans aucune
possibilité", a expliqué mercredi Oscar Tosato, municipal de la
direction d'Enfance, jeunesse et éducation. Cette situation ne fait
qu'alimenter les réseaux de la précarité et de l'exclusion. Le
problème a été soulevé à Berne, mais aucune solution ne se
dessine.
Pour la municipalité, cette impasse ne peut plus durer: "nous
devons trouver une solution, franchir un pas". Concrètement, la
ville veut ouvrir aux sans-papiers les portes de l'entreprise
"ville de Lausanne". Elle traitera les candidatures d'apprentis sur
un pied d'égalité, sans prendre en considération leur statut
légal.
L'expérience pourrait débuter à la rentrée 2010 ou 2011 et ne
s'appliquera probablement qu'à quelques personnes au départ.
Aujourd'hui, Lausanne scolarise entre 200 et 300 enfants de
sans-papiers. Une vingtaine d'entre eux terminent l'école
obligatoire chaque année et sont potentiellement concernés.
ats/lan
Appel au canton
Lausanne en appelle au canton pour trouver une solution pour que cet apprentissage soit reconnu. La ville lui demande aussi d'ouvrir aux sans-papiers les portes de deux écoles professionnelles à plein temps: l'Ecole de couture et l'Ecole technique ETML.
A Genève, les jeunes sans statut ont déjà accès à ces filières à plein temps. Lausanne espère que son initiative fera boule de neige et accélérera un processus qui traîne.
"Il fallait que quelqu'un commence", a reconnu Oscar Tosato, qui rappelle que le droit à la formation est un droit fondamental. La ville de Genève planche également sur une solution, a-t-il expliqué.