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Avalanches: déjà un lourd bilan provisoire

Un bon matériel permet la plupart du temps de sauver les personnes ensevelies.
Un bon matériel permet la plupart du temps de sauver les personnes ensevelies.
Les avalanches ont déjà tué 24 personnes en Suisse depuis le début de l'hiver. Le bilan intermédiaire est presque aussi lourd que pour une saison entière. D'habitude, on compte en moyenne à cette date environ 13 morts.

L'équipement insuffisant de maintes victimes pourrait expliquer
ce bilan particulièrement lourd alors que l'hiver n'est pas encore
terminé. "C'est un hiver difficile", a indiqué à l'ATS Hans-Jürg
Etter, expert en avalanches et en sauvetage à l'Institut pour
l'étude de la neige et des avalanches (SLF) à Davos.



Cette année, la couverture neigeuse est si instable que des
coulées peuvent survenir même lorsque la couche de neige fraîche
est mince, explique le spécialiste. Le bilan du drame du Diemtigtal
(BE), qui a fait sept morts, vient en outre alourdir la statistique
2009-2010.

Le détecteur aux oubliettes

Une autre évolution préoccupe l'expert, et elle n'a rien à voir
avec la météo: "Pour la première fois depuis des années, de
nombreuses victimes de coulées n'étaient pas équipées de détecteurs
de victimes d'avalanches (DVA)".



En décembre, les sauveteurs ont ainsi retrouvé trop tard un
snowboarder enseveli sous une coulée à la Tête de Balme (VS). Ne
portant pas de DVA, il a été dégagé alors qu'il était déjà
mort.



Parmi les victimes de cet hiver, six n'étaient pas équipées de DVA
ou l'avaient éteint. Cette évolution est "inexplicable" pour
Hans-Jürg Etter.



Pelle, sonde et DVA font désormais partie de l'équipement standard
du randonneur à ski. Grâce à cela, la montagne a été moins
meurtrière ces dernières années, malgré les skieurs et snowboarders
toujours plus nombreux à s'aventurer hors des pistes.



Le chef de la formation au Club Alpin suisse (CAS) Bruno Hasler ne
s'explique pas non plus cette tendance à la négligence. Selon lui,
elle serait plutôt du fait de skieurs qui sortent des pistes,
répondant sur un coup de tête à l'appel de la poudreuse, sans avoir
pris de DVA.



Les adeptes de la peau de phoque, eux, sont de plus en plus
souvent munis d'appareils toujours plus modernes, observe-t-il.

70% de vies sauvées

Selon Hans-Jürg Etter au contraire, les randonneurs à ski
semblent de moins en moins conscients du danger. Pour les jeunes
snowboarders, le matériel de sauvetage est devenu un accessoire
courant, se réjouit-il en revanche. Un fait qui se retrouve dans la
statistique: sur l'ensemble des décès répertoriés cet hiver, seuls
trois concernent des surfeurs.



Du côté des randonneurs en raquettes, la statistique répertorie
une seule mort par avalanche cette saison, contre six l'an dernier.
Les adeptes de ce sport n'avaient pas forcément conscience que des
avalanches peuvent aussi se déclencher dans les Préalpes, explique
M. Etter.



Le travail d'information mené par le SLF a aidé à combler cette
lacune, estime-t-il. Selon une étude du SLF, 70% des personnes
ensevelies sous une coulée survivent à l'accident, lorsqu'elles
sont équipées d'un DVA et peuvent être secourues par leurs
compagnons d'excursion. En réalité, la proportion de personnes
sauvées devrait être légèrement supérieure, car, lorsque tout est
bien qui finit bien, les accidents ne sont pas forcément
signalés.



ats/lan

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