Dimanche, la socialiste Ada Marra n'est arrivée en tête que dans trois communes vaudoises lors du deuxième tour remporté par le PLR Olivier Français, suivi par la Verte Adèle Thorens. Ce changement de leadership à gauche survient dans plusieurs cantons, notamment en Suisse romande.
La gauche représente près de 30% de l'électorat en Suisse. Jusqu'ici, le PS avait une position dominante, mais il se retrouve maintenant avec un sérieux concurrent. Les Verts ont confirmé aux Etats leur victoire au National et gagné quatre sièges de sénateurs.
Plus de négociations
Dans le rapport de force gauche-droite, cette recomposition ne change toutefois pas grand-chose. Les Verts et le Parti socialiste votent en effet fréquemment de la même façon. Mais pour le PS, il va falloir désormais négocier davantage avec les écologistes: les socialistes ne pourront plus ficeler des projets avec le centre sans accord avec les Verts. Dans les cantons, les relations roses-vertes pourraient même passer d'un statut d'allié à celui de concurrent.
Cet électrochoc électoral pourrait aussi provoquer une remise en question à l'interne du PS, dont l'appareil plutôt verticalisé n'est pas parvenu à récupérer le mouvement de la rue et la peur du changement climatique.
Nouveaux tests
Le PS devra aussi se questionner sur les profils de son personnel politique: les socialistes ont échoué à remplacer leurs poids lourds du Conseil des Etats, comme Pascale Bruderer (AG), Géraldine Savary (VD) ou encore Claude Janiak (BL). Alors que les Verts, eux, l'emportent principalement avec une armada de trentenaires moins expérimentés.
D'autres tests pour le Parti socialiste sont attendus ces prochaines semaines. Dimanche, l'élection du canton de Berne sera très intéressante à suivre car elle rappelle un peu celle du canton de Vaud. Le socialiste Hans Stöckli, talonné par sa colistière et présidente des Verts suisses Regula Rytz, doit sans doute avoir quelques inquiétudes. Les réélections de Roberto Zanetti à Soleure et Paul Rechsteiner à Saint-Gall semblent moins contestées.
Stéphane Deleury/gma