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Berne focalisée sur la libération de Max Göldi

Max Göldi a été emprisonné le 22 février à Tripoli.
La libération de Max Göldi serait une question de semaines, et non de mois, selon des diplomates européens.
Après le retour en Suisse de Rachid Hamdani, le Département fédéral des affaires étrangères concentre désormais tous ses efforts pour faire libérer Max Göldi. La libération du deuxième Suisse pourrait intervenir dans quelques semaines, selon des sources diplomatiques à Bruxelles.

La libération de Max Göldi ne serait pas une question de mois,
mais de semaines, ont indiqué mercredi des cercles diplomatiques
européens à la veille de plusieurs réunions à Bruxelles. A Berne,
Micheline Calmy-Rey évoque toujours une situation "difficile et
délicate".



Alors que Rachid Hamdani a pu rejoindre la Suisse hier en fin
d'après-midi, l'autre otage est détenu dans un endroit "décent". Le
chargé d'affaires a pu lui rendre visite: Max Göldi va bien.



Mais "nous sommes préoccupés et faisons tout ce qui est en notre
pouvoir pour le faire rentrer en Suisse", a dit la ministre des
affaires étrangères mercredi.



La solution passe par des contacts avec des médiateurs, s'est
contentée de préciser la cheffe du Département fédéral des affaires
étrangères (DFAE). "Nous travaillons avec beaucoup d'intensité,
avec la solidarité de l'UE". Et de souligner que cet appui a permis
de faire bouger les choses.

Retour discret

Rachid Hamdani a quitté la Libye durant la nuit de lundi à
mardi. Il s'est rendu de la Libye à Djerba, en Tunisie. Son retour
en Suisse s'est fait dans la discrétion.



Dans un communiqué diffusé mardi soir, son épouse Bruna Hamdani a
dit qu'elle souhaitait retrouver son mari dans le calme et la
tranquillité. Elle a demandé aux médias de respecter ce désir afin
que le couple puisse "retrouver son quotidien".



Très sollicitée par les journalistes, Bruna Hamdani a assuré que
"le moment venu", l'ex-otage s'adressera au public.

Pour
Amnesty International (AI), cette discrétion s'explique par le fait
que Max Göldi n'est pas libre. "Se montrer souriants et heureux de
s'être retrouvés devant les médias serait un coup encore plus dur
pour la famille Göldi, qui elle, n'a pas pu récupérer Max", a
estimé la porte-parole de la section suisse d'AI, Manon Schick, sur
les ondes de la Radio suisse romande (écouter
ci-contr
e).

Vers une grâce présidentielle?

A Bruxelles, la nouvelle commissaire européenne en charge des
dossiers d'immigration, la Suédoise Cecilia Malmström a indiqué que
les Vingt-Sept étaient "en dialogue constant avec les autorités
libyennes et nous espérons trouver une solution", sans plus de
précisions. Elle n'a pas souhaité s'avancer sur le sort de Max
Göldi, disant seulement être "confiante".



Les efforts diplomatiques intenses de l'UE "ont permis la
libération d'une personne, qui est sortie de Libye, et nous avons
des espoirs pour le second, mais il faut être très prudent", a
confié de son côté un diplomate. "Ce n'est pas une question de
mois, mais de semaines", a-t-il estimé.



"Les conditions sont aujourd'hui réunies pour dire que le
mémorandum" d'entente discuté jeudi dernier à Madrid par Berne et
Tripoli "peut être signé", a déclaré de son côté à Rome Franco
Frattini. Il a reproché à la Suisse d'avoir fait un "usage
politique" du traité de Schengen qui va "au-delà des finalités" de
la Convention.



Selon Franco Frattini, l'accord prévoierait une enquête sur la
fuite et la publication de photos d'Hannibal Kadhafi dans la
"Tribune de Genève". Il évoquerait aussi la constitution d'un
tribunal arbitral. Il s'est dit confiant sur une grâce pour Max
Göldi.

Maintenir la pression

Max Göldi s'est rendu lundi aux
autorités libyennes, qui l'ont conduit en prison. Il se trouve au
centre de détention d'Al-Jeida, "une prison modèle libyenne", où
les conditions son correctes, selon Amnesty International.
L'organisation estime également qu'il faut maintenir une pression
maximale sur les autorités et la justice libyennes pour le faire
libérer.



Les derniers développements donnent raison aux diplomates de
l'Union qui évoquent un "plan" suivant ce mémorandum dans les
grandes lignes. Le Tuniso-suisse Rachid Hamdani a dans ce cadre été
libéré en premier, alors que le Suisse Max Göldi se rendait aux
Libyens.



L'avocat libyen de l'homme d'affaires suisse, Salah Zahaf,
travaille à une demande de grâce auprès du Conseil supérieur des
instances judiciaires. "J'attends le bon moment" pour cette
procédure, a-t-il déclaré. En parallèle, il va recourir la semaine
prochaine devant la Cour suprême contre la sentence contre son
client.

Récolte de signatures

Amnesty International a récolté 5000 signatures en moins de 24
heures pour réclamer la libération du ressortissant suisse. Manon
Schick pense que cette mobilisation peut porter ses fruits. Elle
rappelle que le mouvement de solidarité lancé en décembre pour les
deux Suisses avait permis de leur donner un visage et de
s'identifier à eux.



Les deux hommes ont été arrêtés en juillet 2008, peu après
l'interpellation à Genève d'Hannibal, l'un des fils du colonel
Kadhafi (lire encadré ci-contre).



ats/sbo

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La liste serait retirée après une éventuelle libération

La politique restrictive en matière de visa reste maintenue et à terme, l'idée reste de trouver une solution politique et de normaliser les relations avec la Libye, a précisé Micheline Calmy-Rey, esquivant une question sur le soutien de la Tunisie et de l'Algérie à Tripoli.

Dès que le second otage aurait quitté la Libye, la Suisse retirerait sa liste de 150 personnalités libyennes qui n'obtiennent plus de visas pour l'espace Schengen depuis novembre, selon les diplomates. En représailles, la Libye n'octroie elle-même plus de visas aux ressortissants d'Etats Schengen.

La question concernant une éventuelle violation par la Suisse des règles de Schengen, posée par plusieurs pays, ne devrait pas être clarifiée jeudi au conseil des ministres de l'Intérieur de l'UE, selon des cercles diplomatiques espagnols. Ce point devrait plutôt être abordé une fois terminée la crise libyenne, dont la résolution apparaît prioritaire.

L'affaire donnera lieu à un échange de vues entre les ministres. Elle sera également discutée le même jour dans le cadre du comité mixte Schengen. La conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf participera aux entretiens.

Hannibal Kadhafi ne manque pas d'ironie

Hannibal Kadhafi, fils du numéro un libyen a exprimé mercredi sa "compassion et son soutien" au ressortissant suisse Max Göldi, emprisonné à Tripoli, selon l'avocat de ce dernier.

C'est l'arrestation de Hannibal en 2008 à Genève qui a provoqué la crise actuelle entre la Libye et la Suisse.

"Hannibal m'a appelé aujourd'hui pour exprimer sa compassion et son soutien à Max Göldi et sa famille", a indiqué Me Salah Zahaf.

L'homme d'affaires est retenu depuis 19 mois en Libye en représailles à l'arrestation musclée à Genève en juillet 2008 d'Hannibal Kadhafi, sur une plainte de deux domestiques l'accusant de mauvais traitements.

Tripoli affirme toutefois que l'affaire des deux Suisses n'a rien à voir avec l'affaire Hannibal.