De nombreux collègues de parti de Christian Levrat ont rapidement salué son travail à la tête du PS, notamment sur les réseaux sociaux. Mardi soir dans l'émission Forum de la RTS, la conseillère aux Etats socialiste vaudoise Géraldine Savary et l'ancien président du PLR Fulvio Pelli sont, eux, revenus sur le "style" Levrat et son statut d'animal politique.
Sur Twitter, le Valaisan Mathias Reynard évoque "un rassembleur, un fin stratège, un type brillant et profondément humain".
Candidate aux Etats malheureuse ce week-end, la Vaudoise Ada Marra loue aussi les qualités de stratège de Christian Levrat, capable de "compromis, d'opposition et de propositions", rappelant aussi le fait que le conseiller d'Etat fribourgeois avait eu à coeur de "défendre le service public".
Outre Sarine, la conseillère nationale bernoise Flavia Wasserfallen, par ailleurs l'une des favorites pour reprendre le poste de Christian Levrat, salue "l'immense boulot" effectué par le Fribourgeois, "avec coeur, humour et pour tous".
Une femme alémanique?
Et dès l'annonce du départ, on pense déjà à la succession. Beaucoup d'observateurs imaginent ou souhaitent une femme alémanique pour reprendre le poste. Interrogée par la RTS, la conseillère aux Etats vaudoise Géraldine Savary est de cet avis: "En Suisse alémanique, la relève est très forte, en particulier chez les femmes jeunes, dynamiques et ambitieuses, qui ont la flamme", se réjouit-elle, au micro de la RTS.
Dans la Linken Zürcher Zeitung, la conseillère d'Etat zurichoise Jacqueline Fehr exige elle la nomination d'une jeune femme à la tête du PS. "Le nouveau visage du PS suisse doit être féminin et jeune dans les années à venir", écrit-elle.
Les autres femmes du PS font, elles, profil bas pour l'instant: "Il y a évidemment le souhait d'avoir une femme à la tête du parti", a dit la co-présidente des Femmes socialistes Natascha Wey. Mais ce n'est pas le moment de donner des noms, ajoute-t-elle, précisant que des discussions ont commencé avec plusieurs femmes papables.
Reste que d'autres, à l'image du conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch, figure de l'aile centriste, estime qu'il n'est pas obligatoire qu'un tel profil doive être choisi. D'autres soulèvent aussi la question de l'équilibre entre latins et alémaniques dans la présidence du parti, une question qui pourrait être réglée via une co-présidence.
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Les jeunes exigent du changement
La Jeunesse socialiste émet de son côté "des revendications claires" pour la succession. Elle exige une direction du PS plus jeune, activiste et militante.
Elle plaide donc pour un changement de personnes et de structures. "Il est désormais temps de rajeunir la direction du parti et de renforcer la visibilité des femmes. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons répondre aux attentes que les mouvements sociaux actuels expriment dans la rue", écrivent les jeunes socialistes dans un communiqué.
"La nouvelle direction du parti devra proposer des alternatives courageuses plutôt que de défendre des compromis paresseux, porter des visions à long terme au lieu de ne se concentrer que sur les prochaines campagnes politiques", soulignent-ils.
jfe avec ats
Succession en avril
Le successeur de Christian Levrat sera élu par le Congrès du PS Suisse agendé les 4 et 5 avril 2020. L'annonce de l'ouverture des candidatures est fixée au 11 décembre avec un délai qui courra jusqu'au 19 février
Un successeur idéal à Christian Levrat à la tête du PS? "L'Argovien Cédric Wermuth, s'il était une femme", répond avec le sourire le politologue socialiste Nenad Stojanovic. Plus sérieusement, il estime qu'un profil du type de celui de l'ancienne présidente du PS Christiane Brunner pourrait faire l'affaire.
"Il serait dommage qu'après douze ans de présidence masculine il n'y ait pas une présidence féminine ou du moins un profil qui parle mieux à l'électorat féminin", précise-t-il.
Pour le politologue, la question d'une présidence alémanique après celle d'un Romand n'a "pas forcément un rôle prépondérant" à jouer. On peut très bien imaginer aussi de s'orienter vers une co-présidence, avance-t-il.
Mais le PS va devoir "absolument garder un ancrage solide à gauche tout en conservant une aile plus à gauche, syndicale, et une aile centriste, plus libérale", souligne Nenad Stojanovic.
Les papables
Les noms de plusieurs papables ont déjà circulé dans les médias. Les conseillères nationales Mattea Meyer (ZH) Flavia Wasserfallen (BE), Samira Marti (BL) et Barbara Gysi (SG) ont été évoquées de même que les conseillers nationaux Cedric Wermuth (AG) et Jon Pult (GR). Nadine Masshardt et Jon Pult ont aussitôt décliné l'offre mardi.