Le syndicat a appelé jeudi à des hausses "substantielles" des salaires pour faire face au "fardeau" des primes de l'assurance maladie sur les bas et moyens revenus. "De plus en plus de ménages de Suisse ont des difficultés à payer leurs factures", affirme l'USS. En excluant les dépenses de santé, "la consommation des ménages est en baisse", s'alarme-t-elle.
Pour Pierre-Yves Maillard, président de l'USS, la Suisse a les moyens d'atténuer une partie des inégalités, a-t-il relevé jeudi devant la presse à Berne. Outre des hausses de salaires, il réclame notamment un treizième salaire pour tout le monde et davantage de conventions collectives de travail (CCT) fixant des minima.
Dans certains secteurs, comme l’électricité ou le gros oeuvre du bâtiment, des hausses respectives de 100 et de 80 francs par mois pour tous les salariés ont été obtenues pour 2020, a-t-il relevé. Mais tous les secteurs sont appelés à faire un effort.
Discrimination des femmes
L'USS demande également une plus grande attention portée à la lutte contre la discrimination salariale des femmes et une amélioration de leur situation professionnelle en développant des structures d'accueil des enfants financées par l'Etat.
Les familles ont aussi besoin de meilleures allocations familiales. Là-aussi, si 300 francs pour les enfants et 400 pour les jeunes aux études sont possibles dans certains cantons comme Vaud ou Genève, cela devrait l’être partout en Suisse, en particulier à Zurich, Berne ou Bâle, selon Pierre-Yves Maillard.
Face à la baisse des rentes du deuxième pilier, l'USS propose d'améliorer le rapport entre le prix et les prestations des caisses de pensions en renforçant la composante de répartition.
Bénéfices de la BNS
Enfin pour renforcer l'assurance vieillesse et survivants (AVS), le syndicat exige la distribution d'une partie des bénéfices de la Banque nationale suisse (BNS) en faveur de l'AVS.
La BNS s’apprête, pour 2019, à réaliser plus de 60 milliards de bénéfice, et à constituer une réserve pour distribution future de bénéfices qui dépassera allègrement les 100 milliards.
La moitié seulement de ce montant, additionné à une modeste fraction des bénéfices futurs attendus, assurerait la moitié du financement nécessaire de l’AVS pour les 25 prochaines années, a expliqué Pierre-Yves Maillard.
ats/pym